Antécédents familiaux de cancer de la prostate : vous ou vos proches êtes concernés par le dépistage ?
Publié le 20 sept. 2025 • Par Candice Salomé
Le cancer de la prostate touche chaque année plus de 50 000 hommes en France. Lorsqu’un père, un frère ou un proche est concerné, la question se pose naturellement : ai-je moi aussi plus de risques ? L’hérédité joue en effet un rôle dans l’apparition de ce cancer, mais que signifie concrètement avoir des antécédents familiaux ? Faut-il alors se faire dépister plus tôt ou plus régulièrement ?
Dans cet article, nous faisons le point sur les liens entre prostate et génétique, les recommandations de dépistage et l’importance d’un suivi adapté.

Le cancer de la prostate est une tumeur maligne qui se développe au niveau de la glande prostatique, un petit organe situé sous la vessie et spécifique aux hommes. Il s’agit du cancer masculin le plus fréquent en France, représentant environ un quart de l’ensemble des cancers chez l’homme. Chaque année, plus de 50 000 nouveaux cas sont diagnostiqués, principalement après l’âge de 65 ans. Si la majorité des cancers de la prostate évoluent lentement et restent longtemps silencieux, certains peuvent être plus agressifs. Cette forte prévalence et l’existence de facteurs de risque familiaux expliquent l’importance du dépistage ciblé.
Cancer de la prostate et hérédité : quel lien ?
Le cancer de la prostate n’est pas systématiquement héréditaire, mais les antécédents familiaux augmentent nettement le risque de développer la maladie. Avoir un père, un frère ou plusieurs proches touchés par un cancer de la prostate multiplie les probabilités de l’être soi-même au cours de sa vie.
Certaines mutations génétiques connues, comme celles des gènes BRCA1 et BRCA2 (souvent associées au cancer du sein et de l’ovaire), sont également impliquées dans la survenue du cancer de la prostate. Les hommes porteurs de ces mutations présentent un risque plus élevé, et la maladie peut apparaître plus tôt.
Quels sont les facteurs de risque du cancer de la prostate ?
L’âge est le premier facteur de risque : la majorité des cancers de la prostate surviennent après 65 ans. Mais les antécédents familiaux constituent le deuxième facteur majeur. Le risque est d’autant plus élevé si le cancer est apparu tôt chez le proche concerné, ou si plusieurs membres de la famille sont touchés.
Le mode de vie joue aussi un rôle. Une alimentation riche en graisses animales, le surpoids, le tabac ou encore la sédentarité peuvent augmenter la probabilité de développer un cancer de la prostate.
Quand se faire dépister du cancer de la prostate ?
Le dépistage du cancer de la prostate n’est pas recommandé de manière systématique à l’ensemble de la population masculine. En revanche, il est conseillé aux hommes présentant un risque accru, notamment ceux ayant des antécédents familiaux.
Faut-il se faire dépister si un proche a eu un cancer de la prostate ?
La réponse est généralement oui, mais avec nuance. Le dépistage n’est pas obligatoire, mais il est fortement recommandé d’en discuter avec son médecin ou son urologue si un père, un frère ou un autre membre proche a été atteint. Le professionnel de santé pourra évaluer le niveau de risque et proposer un calendrier de dépistage adapté.
Le dépistage précoce permet de détecter des cancers localisés, souvent plus faciles à traiter et avec de meilleures chances de guérison. Cependant, il peut aussi conduire à identifier des tumeurs peu agressives, qui n’auraient pas forcément évolué. D’où l’importance d’un suivi personnalisé et d’une décision partagée entre le patient et son médecin.
Quels examens pour le dépistage du cancer de la prostate ?
Le test le plus courant est le dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate), une protéine produite par la glande prostatique et mesurable dans le sang. Un taux élevé peut être le signe d’un problème, mais n’indique pas toujours un cancer, d’où la nécessité d’examens complémentaires.
Le toucher rectal reste un examen important, car il permet au médecin d’évaluer directement la taille et la consistance de la prostate. En cas de doute, une IRM ou une biopsie peuvent être proposées pour confirmer le diagnostic.
Quels sont les symptômes à surveiller en cas de risque familial ?
Le cancer de la prostate évolue souvent silencieusement, sans symptômes visibles aux premiers stades. C’est pourquoi le dépistage prend toute son importance chez les hommes à risque familial.
Toutefois, certains signes doivent alerter : difficultés à uriner, besoin fréquent d’aller aux toilettes, sang dans les urines ou le sperme, douleurs dans le bas du dos ou le bassin. Ces symptômes ne signifient pas forcément un cancer, mais justifient une consultation médicale rapide.
Quelle prévention et suivi médical ?
Même en présence d’un risque héréditaire, il est possible d’agir sur certains facteurs. Une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et fibres, ainsi qu’une activité physique régulière, peuvent contribuer à protéger la santé de la prostate.
Pour les hommes ayant des antécédents familiaux, un suivi régulier chez l’urologue est essentiel. Les discussions avec le médecin permettent d’évaluer le moment opportun pour débuter le dépistage et d’adapter la surveillance en fonction de l’âge, des gènes et du mode de vie.
Conclusion
Le cancer de la prostate est une maladie fréquente, dont le risque augmente avec l’âge et les antécédents familiaux. Si un père ou un frère a été touché, il est conseillé de discuter rapidement du dépistage avec son médecin, afin d’évaluer les bénéfices d’une surveillance adaptée. L’hérédité ne détermine pas tout, mais elle impose une vigilance accrue et une prise en charge précoce pour préserver sa santé.
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Prenez soin de vous !
SOURCES :
Hérédité et cancer : l’enquête génétique est-elle utile ?, AFU
L’avancée en âge, premier facteur de risque du cancer de la prostate, ARC
Les facteurs de risques, Mon Cancer
Comprendre le cancer de la prostate, Ameli
Comprendre, prévenir, dépister, Vivre avec un cancer de la prostate
Olivier Cussenot, Géraldine Cancel-Tassin,Le point sur la prédisposition génétique pour le cancer de la prostate,Bulletin du Cancer,Volume 102, Issue 1, 2015, Pages 53-56, ISSN 0007-4551, https://doi.org/10.1016/j.bulcan.2014.12.007.
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