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Une nouvelle biothérapie pour l’asthme modéré à sévère

Publié le 3 sept. 2018

Une nouvelle biothérapie pour l’asthme modéré à sévère

En France, quatre millions de personnes sont concernées par l’asthme. Malgré l’existence de multiples traitements, les formes modérées et sévères d’asthme restent parfois mal contrôlées. Les recherches de nouvelles thérapies se concentrent depuis quelques années sur les biothérapies, notamment sur les anticorps monoclonaux. Deux essais viennent d’être menés sur un nouvel anticorps, le dupilumab.

 

traitements asthme sévère

 

Un traitement contre l’asthme modéré à sévère

Les spécialistes distinguent plusieurs stades d’asthme :

  • L’asthme intermittent, lorsque les symptômes se manifestent moins d’une fois par semaine, et sous forme de brèves exacerbations ;
  • L’asthme persistant, lui-même subdivisé en trois stades de sévérité croissante : l’asthme léger, avec des manifestations symptomatiques hebdomadaires ; l’asthme modéré, lorsque la maladie se manifeste chaque jour ; et l'asthme sévère, avec des symptômes quotidiens et des exacerbations fréquentes

La sévérité de l’asthme est susceptible d’évoluer pour chaque patient selon les périodes, mais aussi selon leur réponse aux différents traitements. L’objectif de la prise en charge est de permettre un contrôle de la maladie asthmatique pour en limiter les conséquences sur la vie quotidienne et sur la santé des patients.

Des anticorps monoclonaux ciblant la réponse inflammatoire

Si la maladie asthmatique ne se guérit pas, les traitements actuels permettent de contrôler environ 95 % des cas d’asthme. Dans un certain nombre de cas, les médicaments disponibles restent pourtant insuffisants pour endiguer les symptômes de la maladie. Les recherches se poursuivent donc pour mettre au point de nouvelles thérapies, en particulier dans le cas des formes graves d’asthme, les asthmes modérés à sévères.

Dans ce contexte, les chercheurs s’intéressent de près aux anticorps monoclonaux, ciblant spécifiquement les médiateurs cellulaires de l’inflammation impliqués dans les mécanismes pathologiques de l’asthme. Récemment, trois anticorps dirigés contre la réponse inflammatoire ont été approuvés en France, en tant que traitement complémentaire dans l’asthme sévère à éosinophiles (un type particulier de globules blancs).

A la suite de ces trois premiers anticorps, un nouvel anticorps, le dupilumab, est actuellement en cours d’évaluation aux USA et en Europe. Deux essais cliniques ont récemment été menés pour évaluer son efficacité et sa sécurité dans le contrôle de l’asthme modéré à sévère mal contrôlé et de l’asthme sévère chez des patients sous corticoïdes par voie générale.

Moins d’exacerbations et de corticoïdes, une meilleure respiration

Le premier essai a porté sur 1 902 sujets asthmatiques de plus de 12 ans diagnostiqués pour un asthme modéré à sévère depuis plus d’un an. En ajoutant le dupilumab (dose de charge 400 ou 600 mg, puis 200 ou 300 mg en sous-cutané toutes les deux semaines, pendant 52 semaines) à leur traitement habituel, les chercheurs ont observé une diminution de près de 50 % du nombre d’exacerbations et une amélioration significative de leurs fonctions respiratoires.

Le second essai a été mené sur 210 asthmatiques de plus de 12 ans souffrant d’asthme depuis plus d’une année et prenant un traitement corticoïde continu par voie orale. L’administration de dupilumab (dose de charge 600 mg, puis 300 mg toutes les deux semaines pendant 24 semaines) chez ces patients a permis non seulement de mieux contrôler l’asthme (moins d’exacerbations et une meilleure fonction respiratoire), mais aussi de réduire les doses de corticoïdes. Au terme de l’étude, près de la moitié des patients avaient ainsi pu arrêter totalement les corticoïdes.

Le dupilumab, futur médicament miracle ?

Le dupilumab s’avère, d’après les résultats de ces deux études, comme une thérapie prometteuse pour mieux contrôler l’asthme modéré à sévère, tout en réduisant les traitements par corticoïdes à l’origine de nombreux effets indésirables. Ce nouveau médicament était particulièrement intéressant chez les patients ayant un taux d’éosinophiles élevé au moment de leur inclusion dans l’étude.

Des demandes d’autorisation de mise sur le marché sont en cours de dépôt auprès des autorités de santé américaines et européennes, pour permettre aux patients asthmatiques sévères de pouvoir bénéficier très rapidement de cette nouvelle thérapie.

 

Et vous, suivez-vous une biothérapie ? 

Que pensez-vous de ces traitements biologiques ?

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Santé sur le Net

8 commentaires


Rochambeau
le 04/09/2018

Quelqu'un peut-il témoigner sur l'asthme d'effort ?


lau123
le 12/09/2018

@Rochambeau 

je ne ressens pas beaucoup de difficultés respiratoires à l'effort sauf dans certaines conditions climatiques comme par temps chaud et humide  ou par brouillard


Rochambeau
le 12/09/2018

oui, @lau123‍ j'avais une vieille tante, on croyait qu'elle allait mourir devant nous, rien qu'à cause d'une petite odeur, elle ne pouvait JAMAIS faire le plein d'essence de la voiture avec son mari, et elle était suivie très régulièrement à Lyon. Son fils, sa belle-fille, sa petite fille sont pharmaciens.

J'ai appris par hasard que je souffrais d'asthme d'effort, en allant consulter un médecin à Oxford, lorsque j'y faisais mes études. Je croyais que je faisais de l'allergie aux graminées, en plein hiver ! il m'a fait faire quelques tests, et puis m'a dit : "et bien vous, on peut dire que vous avez choisi de soigner le mal par le mal, faire de l'aviron quasiment tous les jours, alors que vous faites de l'asthme d'effort ! mais vous devriez en parler à votre médecin traitant, des traitements existent, vous savez !" J'ai répondu : "bien sûr, docteur !". Et je n'en ai parlé à personne, et encore moins au généraliste dont je dépendais : ta place est si vite prise, à l'aviron, d'autant que le classement des équipes fait partie de la notation finale, du diplôme quoi ! c'est qu'on fait 3 heures d'entrainement par jour, et on ne peut pas arrêter pendant les vacances, car le niveau aurait trop baissé à la rentrée, par rapport aux autres. je faisais du huit de pointe, et j'occupais la place n°4, une place ou il faut être puissant et fiable. En j'ai pris 3 kg de... muscles, tout en étant végétarienne ! Je n'ai jamais carburé à la Ventoline.


lau123
le 13/09/2018

C'est très  intéressant !

Moi par contre je fais de l'asthme  associé  aux poussières de maison,aux poils de chat, et à  des réactions allergiques dûs aux acariens,et présents mais  invisibles à  l'oeil nu dans l'air sous forme de larves en apesanteur,toujours dans un certain environnement chaud et humide comme par exemple en présence de tuyas. Avec le réchauffement  climatique et des hivers doux,ces acariens  prolifèrent  et à  l'hiver 2012 en plein mois de décembre j'ai failli en mourir je ne savais plus respirer.L''imminent 'allergologue que j'ai consulté en attendant un an et...pour avoir un rendez-vous s'est foutu de moi et je n'ai jamais pu être traitée par une désensiblisation comme mon Papa,Un excellent médecin généraliste m'avait soigné et traitée dans ma prime jeunesse.

J'apprends et je m'informe beaucoup sur ces sales bêtes d'acariens qui defèquent sur ma superbe peau très  sensible comme celle de ma Maman(peau blanche fine de rousse).

Ça m'a fait plaisir de vous lire


margot1959
le 19/09/2018

J'ai 59 ans. A l'adolescence, on debute mes rhumes des foins a chaque printemps. A l'age de 35 ans a commence ma 1ere crise d'asthme et depuis cela ne s'est jamais arrete avec de temps en temps des moments de repits. A l'age de 45 ans s'est ajoute a cela, une perte d'odorat, des sinusites chroniques avec polypes que je me suis fait enleves. Retour de l'odorat a la suite de l'operation mais re-perte definitive apres quelques mois. Pendant 8 ans, j'ai perdu l'odorat et le gout des aliments. C'est apres avoir fait une crise d'asthme severe il y a 4 ans , que ma pneumologue m'a administre de la cortisone sous cachet pendant 1 semaine, resultat : j'ai retrouve le gout et l'odorat et ma crise s'est passee. Depuis, je lave mon nez tous les jours de peur de reperdre l'odorat, de temps en temps je prends du nasomex , je croise les doigts tout se passe bien cote NEZ meme si de temps en temps je fais quelques sinusites. Cote POUMON, je prends une fois par jour du FOSTER en spray a inhaler  et un cachet de Modulair tous les soirs. Si j'arrete le FOSTER, je sens que je vais faire une crise d'asthme. Si vous avez d'autres conseils, je suis prenante, j'aimerais arreter ce medicament qui me provoque des palpitations au coeur et des mycases a la langue. Merci

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