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L’adénomyose, qu’est-ce que c’est ?

Publié le 11 nov. 2022 • Par Claudia Lima

Moins connue que l’endométriose, l’adénomyose est souvent confondue avec celle-ci. 
C’est une affection gynécologique bénigne qui ne compromet pas le pronostic vital des femmes. Cependant, elle peut être très douloureuse et impacter fortement le quotidien. 

Qu’est-ce que l’adénomyose ? Quels sont ses symptômes ? Comment la traiter ?  

Vous souhaitez des réponses ? Lisez notre article ! 

L’adénomyose, qu’est-ce que c’est ?

Qu’est-ce que l’adénomyose ?  

L’adénomyose est souvent confondue avec l’endométriose. Elle est habituellement définie comme de l’endométriose interne à l’utérus.  

En réalité, l’adénomyose est une affection gynécologique qui touche la paroi musculaire interne de l’utérus, le myomètre. La zone de jonction entre le myomètre et l’endomètre, présente une anomalie. Les cellules de la muqueuse s’infiltrent et épaississent le myomètre. Celles-ci provoquent des lésions et des microkystes. 

L'adénomyose peut être superficielle, jusqu’à 12mm, ou profonde et douloureuse. Elle peut être liée ou non à l’endométriose. Ainsi, l’adénomyose pourrait être la raison des douleurs persistantes malgré une exérèse chirurgicale complète de l’ensemble des lésions de l'endométriose. 

On estime de 6 à 11% de la population féminine qui serait concernée par l’adénomyose. Les chiffres de cette maladie sont difficilement estimables car, tout comme l’endométriose, elle n’est pas systématiquement pathologique, c’est-à-dire, qu’elle n’est considérée comme une maladie que lorsqu’elle provoque des douleurs ou de l’infertilité. De ce fait, la prévalence et l’incidence de l’adénomyose dans la population générale sont inconnues, il est nécessaire de réaliser une hystérectomie pour avoir un diagnostic certain. 

On observe plusieurs formes d’adénomyose en fonction de la propagation des cellules de l’endomètre :  

  • L’adénomyose diffuse : de nombreux foyers infectieux disséminés sur l’ensemble du myomètre,  
  • L’adénomyose focale : un ou quelques foyers localisés sur le myomètre,  
  • L’adénomyose externe : liée à l’endométriose pelvienne ou sous-péritonéale profonde. 

Certaines femmes sont plus sujettes à l’adénomyose. Celles concernées par une hyperplasie endométriale (croissance excessive des cellules de l'endomètre), les femmes ayant eu plusieurs grossesses et ayant la quarantaine et les femmes ayant présenté des anomalies du placenta. 

Quels sont les symptômes de l’adénomyose ?  

L’adénomyose peut survenir dès la puberté chez les femmes et ne manifester que peu de symptômes apparents. Elle peut aussi être asymptomatique. 

Les symptômes de l’adénomyose ressemblent à ceux de l’endométriose. Cela peut être :  

  • Des dysménorrhées : des douleurs liées au cycles menstruels, 
  • Des dyspareunies : des douleurs pendant les rapports sexuels, 
  • Des ménorragies : des règles supérieures à 7 jours et abondantes,  
  • Des métrorragies : des pertes de sang qui ont lieu en dehors de la période des règles,  
  • Une hypertrophie de l’utérus
  • Une pesanteur pelvienne ou sensation de pression sur la vessie et le rectum, 
  • Des problèmes de fertilité

Comment diagnostique-t-on l’adénomyose ?  

Le diagnostic certain de l’adénomyose nécessite une analyse histologique, c’est à dire une étude microscopique des tissus Or, cela ne se fait qu’à la suite d’une hystérectomie, ce qui n’est pas envisageable chez les femmes qui ont un projet de grossesse.  

Néanmoins, d’autres techniques sont aujourd’hui suffisamment précises pour diagnostiquer l’adénomyose. Il s’agit de l’échographie pelvienne et de l’IRM pelvienne.  

L'échographie, dans un premier temps, souvent réalisée de manière endovaginale, permet de détecter les signes d'une adénomyose tels que la taille de l'utérus, sa paroi asymétrique et/ou l’inflammation et l’épaississement du myomètre.  

L’IRM, qui se fait en dehors du cycle menstruel, est un examen de seconde intention pour confirmer les signes observés à l’échographie. 

Comment est traitée l’adénomyose ?  

La prise en charge de l'adénomyose est symptomatique et a pour but d'améliorer la qualité de vie des patientes.

Les différentes alternatives de traitement sont à discuter avec le médecin. Elles consistent généralement en un traitement médical en premier lieu et un traitement chirurgical en dernier recours.

En plus des symptômes, et de l'étendue des lésions, le traitement dépend aussi de l'âge de la patiente et de son désir de grossesse.

Le traitement médical

  • Des antalgiques et des AINS (Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens) pour calmer la douleur,
  • Une contraception hormonale, qui peut être une pilule progestative en continu adaptée ou un dispositif intra-utérin à base de lévonorgestrel (DIU) ou un stérilet prescrit pour un maximum de 3 ans. La contraception hormonale a pour but de supprimer les règles, permettant une atrophie de l'endomètre,
  • Une ménopause artificielle, temporaire et provoquée chimiquement par la prise d'agonistes de la GnRH (hormone de libération de la gonadotrophine) qui vont arrêter les menstruations et réduire les douleurs. Afin de pallier les effets secondaires, elle est associée à l'add-back therapy qui consiste à réintroduire un peu d'œstrogènes. La ménopause artificielle (agoniste GnRH + add back therapy) vise à diminuer le volume utérin, l'épaississement de la zone jonctionnelle et ainsi les symptômes de l'adénomyose,
  • Les antagonistes de la GnRH (anti-gonadotropes) agissent comme inhibiteur de la production d’hormones sexuelles stéroïdiennes et par ce biais entraînent une atrophie de l’endomètre et traitent les douleurs pendant ou entre les règles,
  • L'embolisation utérine, une intervention radiologique mini-invasive pratiquée par un radiologue interventionnel, visant à traiter les symptômes liés à l’adénomyose, sans besoin de retirer l’utérus.

Le traitement chirurgical

  • Une endométrectomie ou résection endométriale, un traitement chirurgical conservateur qui consiste à retirer l'endomètre entièrement ou une partie et qui permet de diminuer les saignements. Cela permet de conserver l'utérus et est donc compatible avec le désir de grossesse.
  • Une hystérectomie, c'est une ablation de l’utérus. Il s'agit d'un traitement chirurgical radical en cas de symptômes sévères, lorsque les infiltrations dans la paroi de l’utérus sont très importantes et entraînent des douleurs et saignements importants et après échec des traitements médicamenteux chez des patientes n'ayant plus de désir de grossesses.

Aujourd’hui, il n’existe aucun moyen de prévenir l’adénomyose puisque les causes exactes ne sont pas connues. Des recherches sont en cours pour en déterminer les causes exactes.  


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Auteur : Claudia Lima, Rédactrice Santé

Claudia est créatrice de contenus chez Carenity, elle est spécialisée dans la rédaction d’articles santé.

Claudia est titulaire d’un Executive MBA en Direction Commerciale et Marketing et continue de se... >> En savoir plus

Qui a revu : Hela Ammar, Pharmacienne data scientist

Hela est docteur en pharmacie et diplômée du mastère spécialisé en Management Pharmaceutique et des Biotechnologies de l'ESCP Business School. Au travers de ses différentes expériences, Hela a acquis une vision... >> En savoir plus

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