L’activité physique est-elle bénéfique après un accident vasculaire cérébral ?
Publié le 11 juil. 2022 • Par Claudia Lima
Un accident vasculaire cérébral (AVC), aussi appelé attaque cérébrale, correspond soit à l’obstruction, soit à la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau.
Si de nombreuses personnes s’en sortent, leur mode de vie doit être surveillé de près pour limiter les récidives. Ainsi, la reprise d’une activité physique semble être l’un des meilleurs moyens de prévenir un nouvel AVC.
Qui est concerné ? À partir de quand ? Quelles activités pratiquer et à quelle fréquence ?
Vous souhaitez des réponses, lisez notre article !
En France, on estime à environ 150 000 par an, le nombre de nouveaux cas d’accident vasculaire cérébral (AVC), c’est un AVC toutes les 4 minutes ! Cette pathologie touche de plus en plus les adultes d’âge moyen, en particulier les femmes de moins de 55 ans. C’est la première cause de handicap acquis chez l’adulte avec plus de 500 000 patients.
Il existe deux types d’accidents vasculaires cérébraux : les AVC ischémiques (80%) et les AVC hémorragiques (20%).
On parle aussi d’AIT, un accident ischémique transitoire qui correspond à un dysfonctionnement cérébral brutal dont les symptômes disparaissent sans séquelles.
Pour lutter contre les AVC, la meilleure stratégie est la prévention. Celle-ci est dite primaire lorsque l’AVC n’a pas encore eu lieu, d’autant que les facteurs de risque sont connus. Ces facteurs sont l'hypertension artérielle, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le tabagisme et la sédentarité, entre autres.
Que se passe-t-il lorsque l’on est victime d’un AVC ? Quelles sont les séquelles ?
La sévérité d’un AVC est variable, allant de l’AIT qui régresse en quelques heures à un AVC important qui peut conduire à de graves complications et même la mort. Dans la majorité des cas, les séquelles sont l’hémiplégie et l’aphasie avec des séquelles sur la marche et le contrôle de la motricité des membres.
Selon l’âge et le passé médical, les capacités de récupération sont différentes. Et même chez les patients qui n’ont pas de séquelles, on parle de handicap invisible avec des symptômes de fatigue, de troubles de la concentration, d’anxiété et d’irritabilité.
Pour ce qui est des séquelles motrices et cognitives, elles font l’objet d’une rééducation qui débute dans un service de neurologie et peut se poursuivre dans un service de réadaptation. Il est toutefois nécessaire pour les patients de bénéficier d’un bilan spécialisé et précis qui déterminera les capacités fonctionnelles, cérébrales, cognitives et sensorielles. Tout ceci, en amont de la reprise d’une activité physique, est réalisé par des neurologues, des spécialistes de médecine physique et de réadaptation (MPR), des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, des psychomotriciens, etc.
Dans ce contexte, la réadaptation est la clé pour aider les patients à retrouver la vie la plus normale possible et prévenir les récidives d’un AVC.
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), après un AVC les bénéfices d’une activité physique poursuivie toute la vie sont prouvés. L’AVC étant une cause majeure de dépendance dans de nombreuses activités de la vie quotidienne, la mise en place rapide, sans être précoce, d’une activité physique poursuivie régulièrement améliore l’état de santé, l’autonomie et la condition physique des personnes.
Quand démarrer la pratique d’une activité physique chez un patient post-AVC ?
Après un AVC, il y a 3 phases d’évolution : la phase aigüe (avant le 14ème jour), la phase subaigüe (entre le 14ème jour et le 6ème mois) et la phase chronique (après 6 mois). Certaines prescriptions d’activité physique peuvent être énoncées dès les premiers jours.
Des recherches complémentaires sont encore nécessaires sur le début et la chronologie de la mise en place de tels programmes de réadaptation physique en raison des bénéfices qui diffèrent selon l’âge des patients et la gravité de l’AVC.
Quels sont les effets de l’activité physique chez un patient post-AVC ?
Lorsqu’une personne a déjà vécu un AVC, l’activité physique est un facteur de bon pronostic sur le long terme, avec une baisse des risques de récidive. Cet effet positif n’est significatif que lorsque l’activité physique est associée à un changement de mode de vie, un respect des règles hygiéno-diététiques et un équilibre des facteurs de risques cardiovasculaires.
Pour les patients post-AVC, l’inactivité et la sédentarité du fait des complications ont un impact sur leur capacité physique et leur qualité de vie. C’est pourquoi les médecins recommandent la mise en place d’une activité physique adaptée (APA).
L'APA apporte :
- Des effets positifs sur la neurospasticité des zones cérébrales,
- Une amélioration de la récupération fonctionnelle, surtout neuromusculaire,
- Une augmentation de la capacité cardio-respiratoire,
- Une diminution du syndrome dépressif chez les patients.
De par l’extrême variabilité des séquelles d’un AVC, il est complexe de mettre en place des programmes de réadaptation optimisé. Il est donc nécessaire que le patient soit accompagné par une équipe pluridisciplinaire associant la réhabilitation cognitive et la réadaptation physique.
Quels sont les types d’activité physique à pratiquer après un AVC ?
Reprendre une activité physique après un AVC ne doit pas être fait à légère. D’abord un test d’effort (EE) sera effectué dans le cadre d’une réhabilitation cardiaque, ainsi qu’un test de marche (TM6) pour pouvoir évaluer à quel niveau on peut reprendre le sport. Cette réhabilitation est intégralement remboursée par la Sécurité sociale et peut-être effectuée en ambulatoire ou en hospitalisation.
Durant le programme, des diététiciens prodiguent des conseils sur l’alimentation et les médecins enseignent la gestion de l’effort.
Ces activités physiques ciblent l’endurance en suivant différents degrés d’intensité avec la pratique de la marche classique, celle sur tapis de course, du cyclisme et de la natation. Ensuite, les activités physiques servent au renforcement musculaire, ce qui ne majore pas la spasticité mais améliore la trophicité qui représente l’ensemble des processus qui participent à la nutrition et à la croissance des organes.
Ces activités physiques pratiquées de manière encadrée doivent s’ajouter à celles de la vie quotidienne (les déplacements, la montée des marches, le jardinage, le ménage). En effet, elles ne peuvent être remplacées et servent à l’autonomie des patients.
Ainsi, il est conseillé de pratiquer une activité physique régulière, c’est-à-dire : 30 minutes deux à trois fois par semaine, d’intensité modérée et de manière adaptée.
L’avis médical est indispensable avant la reprise d’une activité sportive notamment si elle nécessite des efforts violents.
Il existe quelques contre-indications. Par exemple en cas de prise d’anticoagulants, certains sports sont déconseillés parce qu’ils sont à haut risque de traumatisme et donc d’hémorragie. Il en est de même en cas de risque d’épilepsie, certaines activités sont interdites et ne peuvent être autorisées que par un médecin spécialisé.