Dépression post-partum : tout comprendre !
Publié le 16 août 2021 • Par Candice Salomé
En France, la dépression post-partum (aussi appelée dépression post natale) touche environ 20% des femmes dans l’année qui suit la naissance de leur(s) enfant(s). Néanmoins, sa fréquence peut être sous-estimée puisqu’elle n’est souvent pas déclarée.
Mais alors, qu’est-ce que la dépression post-partum ? Quels en sont ses symptômes ? Comment la diagnostiquer ? Et comment la traiter ? Quel est son impact sur l’enfant ?
On vous dit tout dans notre article !
La dépression post-partum est à distinguer du baby blues. En effet, ce dernier apparaît généralement dans les trois jours suivant l’accouchement et disparaît en deux semaines maximum. Il concerne 30 à 80% des femmes. Le baby blues provoque un sentiment de dépression, une fatigue intense et une envie de pleurer sans raison. Il s’agirait d’une réaction physiologique marquant la fin d’un stress physique et mental. Il survient également après les compétitions sportives et intellectuelles.
Le baby blues n’est donc pas, contrairement à la dépression post-partum, une maladie. La dépression post-natale est plus longue et marquée par un état clinique plus sévère.
Qu’est-ce que la dépression post-partum ?
Lorsque les symptômes du baby blues se poursuivent au-delà d’une à deux semaines, il peut s’agir d’une dépression post-partum.
Néanmoins, la dépression post-partum débute généralement 6 à 8 semaines après l’accouchement. Cette dépression spontanée dure de 6 mois à 1 an.
Les symptômes de la dépression post-natale sont les suivants :
- Une tristesse intense et durable,
- Une perte d’élan de vie et d’intérêt pour les activités du quotidien. Dans la dépression post-partum, on note également un sentiment de culpabilité et une incompétence à s’occuper du bébé,
- Une fatigue intense qui apparaît généralement dès le matin,
- Une anxiété très forte quant à la santé et à la sécurité du bébé.
Selon le docteur Michel Dugnat, pédopsychiatre à l’hôpital Sainte-Marguerite de Marseille, les femmes souffrant de dépression post-natale ne consultent que très rarement, se sentant coupables de ne pas ressentir le bonheur maternel tant attendu.
Quelles sont les causes de la dépression post-natale ?
Il est difficile de prédire qui sera touchée par une dépression post-partum.
Néanmoins, certaines personnes semblent y être plus vulnérables notamment les mamans ayant déjà connu un épisode de dépression avant ou pendant leur grossesse.
Elle peut également survenir après un accouchement difficile, quand la grossesse n’a pas été désirée ou lorsque le bébé est né prématuré, en sous poids ou a dû connaître une période d’hospitalisation.
Certains facteurs socio-économiques peuvent aussi favoriser la dépression post-natale. Il peut s’agir, par exemple, de problèmes dans le couple, de l’isolement de la maman, d’une période de chômage…
De plus, un évènement stressant survenu récemment, comme un deuil ou encore une rupture, peut avoir une influence dans l’apparition de la dépression post-partum.
Comment diagnostiquer la dépression post-partum ?
Afin de pouvoir poser le diagnostic de la dépression post-partum, il faut :
- Que la maman éprouve au moins deux des symptômes décrits précédemment,
- Que ces symptômes soient présents de façon quasi permanente sur une période de plus de deux semaines,
- Et qu’ils entraînent une gêne importante, au quotidien, depuis la naissance du nourrisson.
Le dépistage doit se faire le plus précocement possible, entre la 6ème et la 8ème semaine après l’accouchement, afin que la spirale disharmonieuse entre la mère et l’enfant puisse prendre fin rapidement.
Comment traite-t-on la dépression post-natale ?
Lorsque la dépression post-natale est sévère, la prise en charge doit se faire le plus rapidement possible.
Il existe différentes modalités de prise en charge :
La psychothérapie
Une thérapie conjointe de la mère et de son enfant, avec un psychothérapeute, est la meilleure solution. Ces thérapies s’étendent généralement de 8 à 10 semaines. Lors des séances, le thérapeute va tenter de désamorcer le conflit qui lie la mère à l’enfant. Cela passe souvent par un retour dans le passé et ses possibles conflits avec sa lignée maternelle. La thérapie permet de restaurer la relation mère-enfant.
Les unités parents-enfants
Il existe une vingtaine d’unités parents-enfants en France. Les mères peuvent y être hospitalisées à temps plein ou juste pour la journée. Au sein de ces unités, une équipe de soignants composée de pédopsychiatres, psychologues, puéricultrices et infirmières travaillent conjointement afin de permettre à la maman de reprendre confiance en elle et créer le lien avec son enfant, essentiel à son développement durant les premiers mois de sa vie.
Les interventions à domicile
Certaines unités parents-enfants ont mis en place un système de soins psychologiques à domicile lorsque la maman ne peut pas se déplacer mais aussi pour pallier le manque de places au sein de ces unités.
Le taux de guérison de la dépression post-natale est élevé. La plupart des mamans constatent une amélioration en quelques mois à l’aide d’une prise en charge approprié.
Quelles sont les conséquences pour le bébé ?
La dépression post-partum a une influence sur le développement psychoaffectif et comportemental de l’enfant. Ils peuvent présenter des signes d’irritabilité ou d’anxiété avec une difficulté à se détacher de leur mère et une peur de l’autre.
De plus, ces enfants peuvent également présenter un retard dans les apprentissages tels que le langage ou la motricité.
Certains nourrissons souffrent aussi de troubles digestifs ou de troubles du sommeil.
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