Bipolarité et l'ennui

Moi en fait j'aimerais m'ennuyer mais vu qu'au fond je déteste j'ai beau ne pas travailler mes journées sont bien remplies entre soins (psy, kiné), mon fils (demain matin je l'emmène a la musique); projet pro, ma passion pour les animaux et l'équitation qui me prenne pas mal de temps, la paperasse du foyer que je gère...Bref pas une minutes de répis et ça me va très bien et dans les périodes ou j'ai pas envie de sortir je me force à le faire quand même et à m'en tenir à mon planning prévu.....

Pour bébé 2 @Matique  c'est cuit pour nous: ma psychiatre nous le déconseille fortement car trop de risque pour ma santé physique et vu qu'on hésitait elle a peur que si on le fait et que physiquement cette fois j'en ressors carrément handicapée, elle doive me ramasser à la petite cuillère car même si j'ai plus aucun médicament que je suis ultra stable mon passé me rend quand même plus fragile et plus sensible a toute décompensation donc elle veut aussi que j'évite de me re fragiliser alors que je vais très bien et ai trouvé une vie qui me va et que je suis sur les rails....

J'ai mon corset depuis jeudi dernier, du coup moins de douleurs dans les jambes du coup je revis et recommence a espérer au niveau pro et physique.....

Merci pour les nouvelles que tu nous donnes Anipeps. C'est très sympa de ta part de nous faire partager tes impressions, tes réflexions et tes décisions. Et ton état de santé physique et psychique pour nous annoncer que tout va mieux. C'est super.

Je calque mon organisation de vie de jeune retraité presque à ta manière avec d'autres façons de m'activer comme les randonnées avec OnVaSortir(OVS) ou des marches en solo sur la promenade en bord de mer au Havre. Et puis je fractionne toutes mes courses. Jamais de chariot de courses plein en Hyper. Toujours dans une supérette dé quartier chez Brahim pour maintenir du lien social car c'est là uniquement que l'on m'appelle par mon prénom et même que l' on me donne quelques fruits au rabais dans mon sac et même gratis. 

Belle clairvoyance au sujet de la fragilité et de la sensibilité à la décompensation. Pour l'avoir vécue deux fois dans ma vie, je ne suis pas du tout candidat à une troisième décompensation. La première a failli terminer par une TS irréversible et la deuxième s'est terminée par une hospitalisation en psychiatrie qui m'a mis "out" de la société civile et professionnelle pendant trois longues années. 

Heureux pour toi de savoir ton niveau de douleurs plus acceptables pour toi maintenant avec ton corset. 

Alors bonne continuation. Reste à boucler ton dossier pro et à bientôt pour avoir d'aussi bonnes nouvelles de toi Anipeps. 

Toutes mes amitiés sincères.

Sylvain

@@sylefi  je dois avoir des nouvelles cette semaine pour mon dossier de formation....mais pour l'instant rien, je relancerais semaine...allez je me prépare pour emmener le petit à l'éveil musical (je suis pianiste amateur donc mon fils baigne dans la musique depuis tout petit déjà ;)

Anipeps

heureuse de te retrouver toujours active , avec des millions de projets dans ta tête bien faite et un renoncement sans doute difficile d'un Bébé2 . Mais petit garçon est là , bien là et comme tous les enfants , se charge de bien remplir tes jours et ton esprit .

Le cheval , le piano .....deux passions aussi difficiles qu'indispensables , la musique tout comme le cheval peuvent t'emmener très loin dans des contrées indescriptibles à ceux qui ne connaissent pas ces deux mondes : la musique du cheval et la sensibilité du piano , et le contraire , et les deux à la fois .Et même plus si affinités .

Mon compagnon est un excellent musicien , guitare classique pendant tant d'années et l'appel du piano aujourd'hui . Malheureusement lorsqu'il ne me sent pas bien , il ne peut pas jouer , lui qui ne pense que musique musique musique .

Tu dis que le corset diminue tes douleurs , je ne peux que m'en réjouir pour toi ! Que ton corps n'entrave pas ton bel appétit de vivre , intensément .

Quand ta vie bien occupée te laisse un ptit instant , reviens nous voir de temps à autres , tu es une véritable tornade d'oxygène pour nous , même quand tu doutes , quand tu souffres , quand tu cracottes ....Viens nous parler de toi , de tout de rien , de cheval de musique , de ton univers très riche .Au passage , comme une pickpocket je viendrai piocher dans ton sac ces petites et grandes choses précieuses que tu porte en toi .

....Damned, horreur et damnation je frémis en relisant mon message : Une verrue énorme , une fôte de conjugaison ...."Que tu porteS en toi" .Voilà je me sens mieux .Il faut toujours relire ce que l'on veut envoyer , et pas seulement pour corriger les fautes d'orthographe ....Je clique plus vite que mon ombre .

Calamity Clic

Heureux qui comme Ulysse

Prend le temps de se relire !!!

Gérard

@Tibanem  quoi de mieux que de lire tes commentaires sur les miens juste au moment où je viens ici vous soumettre un énorme questionnement qui me retourne le cerveau depuis 4 ans....depuis 4 ans que je vais bien, un sentiment étrange d'avoir passer comme 5 ans dans le coma avant....Et là cette semaine je reçois mon dossier médical du CHS psy et ce que j'y lis n'est pas moi.....Du coup tant de questions: comment ai-je pu me mettre dans ces états à cette époque? comment peut on changer autant? Pourquoi cette impression  de gâchi de mes jeunes années? Pourquoi mieux je vais, plus les souvenirs de cette période qui étaient enfouis reviennent de manière plus limpide? Je suis heureuse mais c'est comme si ma vie avait commencé il y a 4 ans, comme si j'étais née il y a 4 ans...Sentiments étranges de ne pas connaitre ni reconnaitre celle que j'ai été, et l'envie d'ailleurs que cela ne soit pas moi......Car cette jeune fille décrite dans ces services de psychiatrie était vraiment folle alliée, vraiment dingue mais tellement loin de ce que je suis aujourd'hui que cela ne peut être la même personne...Renaissance? Changement de personnalité? Simplement apaisement? Suis je enfin moi même? étais ce réellement moi? ou simplement le reflet d'un moi malade qui n'était pas mon moi réel? Et comment parler de ces états? comment le comprendre?

Et je me rends compte que je fais d'énormes erreur avec mon fils, qu'il faut que je fasse attention à lui, à le protéger...Je l'aime énormément mais je parle de choses au téléphone a mes amies, on discute de nos histoires respectives passée, et je leur donne des fois des détails et mon fils n'est jamais loin et il entend...et ça il faut que je fasse attention...il a 2 ans il est tant que je fasse vraiment attention...Car une autre question: comment le protéger de cela? Du passé de sa mère surtout? Comment lui dire un jour ce qu'il m'est arrivé sans lui faire peur, sans l'angoisser.......car vu que j'en ai des séquelles physiques les questions viendront obligatoirement.....

Porte ton passé et vis ton présent au présent sans te soucier du passé....devise que je devrais appliquer mais pour cela comprendre son passer pour pouvoir réellement tourner la page.....

@@Anipeps, Merci encore de nous permettre d'être à tes côtés au coeur de ta réflexion au sujet de ton passé récent et de ta façon d'être mère maintenant. Je pense que nul ne peut progresser dans sa vie en faisant table rase du passé. Mais il ne s'agit pas pour autant d'être nostalgique. C'est tout le contraire car je pense qu'on écrit sa propre histoire qu'en connaissant son passé mais en l'intégrant dans son parcours de vie. C'est peut-être là que c'est difficile à digérer.

Pour cela, au regard de mon histoire, il m'a fallu d'abord en faire l'abstraction en organisant son oubli orchestré en le falsifiant dans ma tête. Je suis devenu négationniste de mon passé psychiatrique. Mais avec le temps, cela n'a pas été possible de me mentir à moi-même et j'ai eu un besoin irrésistible de replonger dans les effets délétères de la catastrophe psychique pour comprendre et mesurer tout mon parcours de réadaptation à la vie.

C'est pour cela que dix ans après mon hospitalisation en CHS, j'ai demandé selon la procédure administrative d'usage d'avoir une copie intégrale de mon dossier médical. J'avais besoin de cette vérité là pour mesurer tout le chemin parcouru et m'aimer comme je suis maintenant. Cela a été comme une réhabilitation de ce je vaux face à mon propre regard pour mesurer mon estime de moi passablement abîmée. Dans la foulée, quelques semaines après, j'ai demandé à consulter en présence d'une psychiatre la totalité de mon dossier médical de trois années de suivi psychiatrique en HDJ MGEN dont 22 mois d'hospitalisation. Il fallait absolument pour moi être face à cette vérité pour savoir d'où je viens pour bien prendre conscience que je suis bien sorti du tunnel dans lequel je me suis retrouvé après ma seconde décompensation.

Et puis renaître de mes cendres et reconstruire une autre vie sachant que ce qui ne tue pas rend plus fort.

Bon dimanche à toi et heureux de te savoir aussi pianiste. Cela t'ouvre des champs immenses d´émotions  comme avec ta jument dans le domaine de l'équitation. Bravo Anipeps !

A bientôt en toute confiance pour ton avenir. 

 @sylefi je vois que toi aussi tu as eut cette démarche de te replonger dans ton passé....En fait j'ai a la fois une conscience précise du mien tout en ayant le sentiment d'un faut passé, d'un passé qui n'aurait pas dû, qui ne me ressemble pas, sentiment d'avoir quelques pas de travers, de m'être perdue, égarée sur le chemin de la vie à ce moment là....Mais vraiment sentiment qu'a cette époque ce n'était pas moi...pas mon vrai moi....comme si mon vrai moi est celui de maintenant? Je sors pourtant d'une formation très axées psy où j'ai bien appris les mécanismes psychique mais là, face à mon propre cas, je ne comprends pas...Dénie? Difficulté d'acceptation du passé? Incompréhension profonde.....Résilience en tous cas ça c'est certain...Mais la résiliance au final me dérange....Elle me met dans un état que j'aime, ou mon Moi est enfin celui qui est Vrai et où je vais bien mais qui est tant en décalage avec celui d'avant que j'ai l'impression que mon esprit à changer, ma personnalité, mon âme...Même mon apparence physique à changer, je suis passé de 105 kg en mode vestimentaire masculine et peu soignée à une vraie petit femme féminine (en tous cas beaucoup plus) de 78 kg....Ma tristesse à laisser place à la joie de vivre et aux sourires, mes préoccupations existentielles sont aujourd'hui des préoccupations de mère et matérielles et affectives......Ma nouvelle vie ma va à ravir, comme un gant, bon les stigmates qu'il reste de celle d'avant rendent difficile le dénie total de mon passé et son oublie.....Mais qui étais je? Vrai sentiment que peut avoir je pense une personne au sortir du Coma qui se réveil à un moment donné sans connaitre son passé ou celui qu'on lui attribue, sans se reconnaitre dedans......Etrange étrangeté....Bizarre Bizarreté......Commencer à vivre a 31 ans c'est mieux que de ne jamais commencer à vivre mais cette impression que notre jeunesse à été un gâchis phénoménale et que l'on ne l'a pas vécu en sommes....Car avant ce Coma de 5 ans il y a eut aussi 10 d'une encore autre personne qui oscillait entre Génie et Monstre.....entre ce ce que je suis aujourd'hui et ce que j'étais pendant ces années de CHS.....Comme si j'avais vacillé sur mon fil de funambule pendant 10 ans avant de tombé du sombre côté pendant 5 puis me relever et sortir de ce fil et arrêter d'être une funambule pour enfin être les pieds sur Terre.....Cette vie me va, je suis enfin heureuse et au final c'est le principal.......Mais ces questions vont je pense me poursuivre des années, toute une vie??? Peut être sont elles nécessaire pour rester vigilant et ne pas risquer de re sombrer un jour?????

@@Anipeps, Â mon avis, aussi subjectif soit-il, tu n'es pas dans le déni mais dans une totale lucidité de la lecture rétroactive de ton histoire. Et cela me semble salutaire pour toi car tu mesures tout ton chemin de vie parcouru depuis et par la résilience.

Ton questionnement en conclusion ne remet pas en cause tes nouveaux acquis et ton bilan "je suis enfin heureuse". Quel bonheur partâgé avec moi (avec nous, membres de Carenity) ! C'est merveilleux de pouvoir écrire comme tu le fais "cette vie me va". Alors continue en aussi bon chemin.

Dans ma pratique de la randonnée pédestre, je suis régulièrement des chemins balisés dénommés GR (chemins de Grande Randonnée). Des marques de peintures blanche et rouge sont peintes sur les arbres ou sur des poteaux, histoire de ne pas se perdre en chemin. C'est rassurant et on n'a pas peur de les suivre même en terres inconnus dans notre beau pays de terroirs.

Et bien, en pensant à toi et à la lecture de ton dernier post, je pense aux GR mais avec toi, c'est G comme GRANDS et R comme RÊVES. Je te souhaite de réaliser tous tes rêves Anipeps, sans peur et en toute confiance (en toi et avec ceux qui t'accompagnent au quotidien par amour). Et tu verras au fil des jours et du temps qui passe, tout ce que tu vas pouvoir et savoir faire de ta vie pour aller plus loin dans la joie et l'amour de soi et des autres sans crainte de "re"chuter.

Bon vent Anipeps.

 bientôt pour d'autres récits de ton aventure de vie.