Maladie de Wilson : tout savoir

La maladie de Wilson est une maladie héréditaire rare qui se transmet selon le mode autosomique récessif, ce qui signifie que la personne doit avoir les deux copies d'un gène anormal (une de chaque parent) pour que la maladie de Wilson se manifeste.

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Maladie de Wilson : définition, diagnostic et traitements

La maladie de Wilson : définition

La maladie de Wilson est une maladie héréditaire qui empêche la bonne élimination du cuivre en excès. 

Ce métal est retrouvé dans de nombreux aliments. En concentration physiologique, il participe à la synthèse de nombreuses protéines ainsi qu’à la solidification des os, la croissance et le bon fonctionnement des globules rouges et blancs. Après ingestion, il est stocké dans le foie et est éliminé, en majorité dans la bile et en plus faible quantité par les urines. Une très faible portion de ce cuivre se lie à une protéine : la céruloplasmine. Cette dernière permet un transport non toxique du métal.

Le foie d'un patient atteint par cette pathologie n’élimine pas le cuivre dans la bile comme il le devrait. Cette accumulation toxique du métal endommage le foie. De plus, les molécules de cuivre ne se lieront pas correctement à la céruloplasmine. Ceci entraîne la circulation d’une forme libre (non liée à la céruloplasmine) dans le sang, toxique pour d’autres organes comme le cerveau, les yeux et les reins. 

Si elle n'est pas traitée, la maladie de Wilson peut causer de graves dommages au cerveau, une insuffisance hépatique voire le décès du patient.

Symptômes de la maladie de Wilson

Les principaux symptômes de la maladie de Wilson sont de 3 types :

  • Les symptômes hépatiques, qui comprennent une hépatomégalie (augmentation du volume du foie), l’activité élevée des aminotransférases sériques (ASAT, ALAT), un foie « gras », une hépatite aiguë, la cirrhose et l’insuffisance hépatique aiguë.
  • Les symptômes neurologiques de la maladie de Wilson, qui incluent des troubles des mouvements (tremblements, mouvements involontaires), une salivation excessive, la dysarthrie (trouble de l’articulation pour la parole), la dystonie rigide (trouble du tonus musculaire), une paralysie pseudobulbaire, la dysautonomie, les migraines, l’insomnie et des convulsions.
  • Les symptômes psychiatriques, qui comprennent la dépression, des comportements névrotiques, des changements de personnalité et une éventuelle psychose.

Les autres symptômes sont les suivants :

  • Symptômes oculaires : anneaux de Kayser-Fleischer, les cataractes dite en tournesol ;
  • Anomalies rénales: aminoacidurie et lithiase rénale ;
  • Anomalies squelettiques: l'ostéoporose et l'arthrite prématurée ;
  • une splénomégalie isolée (augmentation du volume de la rate) ;
  • Cardiomyopathie, arythmie ;
  • Pancréatite ;
  • Irrégularités menstruelles; stérilité, fausses couches répétées.

Causes et facteurs de risque de la maladie de Wilson

La maladie de Wilson est une maladie génétique autosomique récessive. 

Ceci veut dire que la mutation responsable de la maladie a besoin d’être présente sur les deux chromosomes (ces derniers se présentent par paire) afin que le patient soit atteint de la maladie. Le terme autosomique fait référence au caractère non sexuel du chromosome (les chromosomes X et Y sont les deux seuls chromosomes sexuels de l’Homme), elle atteint donc autant les hommes que les femmes.

En l'occurrence la mutation se situe sur le chromosome 13, elle entraîne un dysfonctionnement de la protéine ATP7B responsable de l’élimination biliaire du cuivre.

Diagnostic de la maladie de Wilson

Du fait de la pluralité des symptômes et de leur non spécificité, le diagnostic peut s’en voir retardé. En cas de suspicion, un bilan sanguin est réalisé.

Des anomalies du bilan cuivrique pourront être mises en évidence. En effet, la concentration de cuivre mesurée est celle liée à la céruloplasmine, or cette dernière ne lie plus le cuivre. De plus, la concentration de cette protéine de transport est bien souvent abaissée. On observe ainsi une hypocuprémie (diminution de la concentration de cuivre dans le sang) ainsi qu'une diminution des concentrations de céruloplasmine (même si 10% des malades ont un niveau normal). 

Enfin, l’atteinte hépatique sera mise en évidence via un fort taux de transaminases.

Une analyse d’urine peut aussi être prescrite. Elle fera apparaître une cuprurie (concentration de cuivre dans les urines) élevée.

Une biopsie du foie permettra de doser la quantité de cuivre dans le foie et ainsi de confirmer le diagnostic de la maladie. 

Pour finir, à partir d’une prise de sang, une recherche de la mutation peut être effectuée. L’identification de la mutation même si pas toujours possible (350 connues à ce jour mais d’autres sont encore inconnues) permet de confirmer le diagnostic et de lancer la recherche des membres de la famille pouvant également être atteints. 

Traitement de la maladie de Wilson

L’objectif des traitements de la maladie de Wilson est la diminution du stock global de cuivre dans l’organisme. Il existe plusieurs molécules qui devront être prises à vie. 

La maladie de Wilson est traitée avec une utilisation continue de la D-pénicillamine. Ce médicament forme des complexes en attirant le cuivre. Ces complexes seront facilement éliminés par les urines. Les principaux effets secondaires sont : des lésions rénales, des réactions allergiques, de la fièvre et des réactions cutanées.

Le chlorhydrate de la trientine a moins d’effets secondaires mais il n’est délivré qu’en établissement de santé. De plus, il doit être conservé au frigo. 

Le zinc est un autre traitement de cette pathologie. Contrairement au deux précédents, le zinc n’est pas un chélateur du cuivre ("piège" ou “attrape” le cuivre), il va simplement limiter son absorption intestinale. Ses effets secondaires (douleurs abdominales, nausées) sont généralement passagers et disparaissent après quelques semaines de traitement. Il est utilisé en cas d'intolérance aux traitements chélateurs. 

Il existe également des traitements symptomatiques visant à soulager les symptômes comme les tremblements, la salivation excessive etc.

Les patients doivent aussi prendre de la vitamine B6 et suivre un régime appauvri en cuivre, ce qui signifie éviter de manger des champignons, des noix, du chocolat, des fruits secs, du foie et des crustacés. 

Les patients atteints d'insuffisance hépatique aiguë due à la maladie de Wilson sont susceptibles de subir une transplantation du foie. La transplantation guérit de cette maladie, avec un taux de survie à long terme d'environ 80%.

Vivre avec la maladie de Wilson

Si elle est détectée tôt et traitée correctement, une personne avec la maladie de Wilson peut jouir d'une santé tout à fait normale. 

Aujourd’hui, elle est détectée de plus en plus tôt ce qui permet de limiter les cas graves, responsables de handicaps (difficulté pour se déplacer, troubles de la parole). Ces manifestations sont irréversibles si la maladie n’est pas traitée suffisamment tôt. Les conséquences sur la vie du patient dépendent donc directement de la vitesse de diagnostic et de l’observance du patient au traitement.

avatar Aurélien De Biagi

Auteur : Aurélien De Biagi, Rédacteur santé, étudiant en pharmacie

Aurélien est étudiant en 5ème année de pharmacie option industrie à l’université de Lorraine. Il rédige des articles santé au sein de Carenity. Il a une appétence particulière pour les domaines neuropsychiatrique et... >> En savoir plus

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