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SOPK, prise de poids et TCA, ce qu’il faut savoir !

Publié le 2 oct. 2023 • Par Candice Salomé

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une pathologie hormonale qui touche, en moyenne, 1 femme sur 10. Le SOPK entraine une multitude de symptômes qui varient d’une femme à l’autre : acné, pilosité excessive, perte des cheveux, troubles de la fertilité, ainsi que des complications métaboliques comme le diabète, pour les formes plus graves. 

De plus, le surpoids et l’obésité touchent beaucoup de femmes atteintes du SOPK. Il s’agit là d’un symptôme de la maladie et d’un facteur aggravant sur l’ensemble des symptômes du SOPK. Cela peut augmenter les risques de développer des Troubles du Comportement Alimentaires (TCA) chez les femmes qui en sont atteintes. 

Mais alors, pourquoi surpoids et SOPK sont-ils intimement liés ? Pourquoi les patientes touchées font souvent face à des TCA ? Quelle alimentation privilégier pour diminuer les symptômes du SOPK ? 

On vous dit tout dans notre article ! 

SOPK, prise de poids et TCA, ce qu’il faut savoir !

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) a été décrit pour la première fois en 1935. Il est dû à un dérèglement hormonal d’origine ovarienne et hypophysaire (relatif à l’hypophyse, une glande située dans le cerveau). Cette maladie endocrinienne est fréquente chez la femme en âge de procréer. Le SOPK affecte 5 à 10% des femmes, de l’adolescence à la ménopause. 

Le SOPK est associé à un risque accru de développer d’autres problèmes de santé, comme le diabète de type 2 ou un taux de cholestérol élevé

Parmi les symptômes les plus recensés chez les personnes concernées par le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), les problèmes de poids occupent une place importante.

Quel est le lien entre prise de poids et SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) ? 

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une pathologie qui peut se manifester de différentes façons selon les femmes. Ainsi, certaines seront concernées par un surpoids, voire une obésité, quand d’autres seront en situation de minceur, ou de minceur excessive. D’autres pourront ne jamais rencontrer de problèmes de poids

Néanmoins, dans de nombreux cas de SOPK, le surpoids domine. En effet, les variations hormonales liées au SOPK, et la résistance à l’insuline qu’il peut impliquer, sont des facteurs aggravant quant à la prise de poids. Cela peut aussi freiner de manière significative toute tentative de perte de poids. 

Le SOPK est un syndrome hormonal mais aussi métabolique. Il influence donc le métabolisme, à savoir la dépense énergétique, la façon dont le corps utilise et stocke les calories ingérées, etc. 

Le SOPK est associé à une résistance à l’insuline. Environ 70% des femmes atteintes du SOPK ont une insulino-résistance. L’insuline est une hormone sécrétée par le pancréas qui a pour but d’acheminer le glucose jusqu’à nos cellules afin qu’il soit utilisé comme carburant pour le corps. 

Lorsque nous mangeons, notre taux de glucose (glycémie) augmente et le pancréas se met à sécréter de l’insuline empêchant ainsi au glucose de ne pas stagner dans le sang et d’être correctement acheminé vers nos cellules

Mais, lorsque nos cellules deviennent résistantes à l’insuline, le pancréas en sécrète de plus en plus afin de faire entrer le glucose dans ces dernières. Et l’insuline a pour effet de bloquer la dégradation des graisses. Elles sont alors stockées, ce qui entraîne une prise de poids, souvent autour de la sangle abdominale

En plus de cette prise de poids, la surexposition à l’insuline entraîne une augmentation de la sécrétion de testostérone par les ovaires et, en parallèle, augmente l’inflammation générale de l’organisme. Tout cela a pour conséquence une aggravation des manifestations du SOPK. 

Quel est le lien entre les troubles du comportement alimentaire (TCA) et le SOPK ? 

Chez les femmes, ce sont les hormones qui régulent en partie l’humeur et le moral tout au long du cycle menstruel. Dans un contexte de déséquilibre hormonal, les sautes d’humeur peuvent être fréquentes. 

De plus, les modifications physiques liées au SOPK telles que le surpoids, l’acné ou encore l’hirsutisme, peuvent être une source d’angoisse voire de dépression chez certaines patientes. 

La résistance à l’insuline peut mener à des troubles du comportement alimentaire (TCA) puisqu’elle cause, notamment, une prise de poids, une fatigue chronique et des envies de sucre. Selon les études, près de 11% des patientes atteintes du SOPK seraient concernées par les troubles du comportement alimentaire. 

L’origine des TCA est multifactorielle et mal connue. On considère qu’il existe pour un individu des facteurs de vulnérabilité (terrain génétique ou biologique), des facteurs précipitants (régime alimentaire strict, puberté, modifications hormonales, évènement de vie stressant) et des facteurs de maintien du trouble (déséquilibres biologiques induits, bénéfices psychologiques ou relationnels). 

L’anorexie 

L'anorexie peut être causée par différentes maladies organiques telles que des cancers, un grand nombre d'infections bactériennes ou virales, des troubles du métabolisme, etc. 

Il s’agit d’une restriction alimentaire visant une perte de poids significative.  

La boulimie 

La crise boulimique correspond à l’ingestion d’un volume alimentaire largement supérieur à la normale en un temps limité, de moins de 2 heures en général, de manière compulsive ou ritualisée. 

Les crises boulimiques s’accompagnent souvent de comportements compensatoires pour neutraliser la prise de poids : vomissements, prise de laxatifs ou de diurétiques, périodes de jeûne et exercices excessifs. 

L’hyperphagie 

L’hyperphagie se présente sous la forme de crises de boulimie incontrôlées et récurrentes, sans comportement compensatoire. Généralement, une certaine restriction est observable, ce qui renforce les pulsions alimentaires. 

Pourtant, il est recommandé de stabiliser son poids au plus près de “son poids de forme” pour obtenir un meilleur contrôle des symptômes du SOPK. En cas de surpoids, une perte d’environ 10% du poids initial réduit l’hyperandrogénie et montre un effet bénéfique sur l’aménorrhée, avec un potentiel bénéfice sur la fertilité. A plus long terme, cette perte de poids aura un retentissement positif sur le risque de complications métaboliques associées au SOPK. En revanche, pour les femmes dont le poids est normal, maigrir apporte peu voire pas de bénéfice.  

Quelle alimentation privilégier pour diminuer les symptômes du SOPK ? 

L’alimentation joue un rôle crucial dans la prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques. 

En effet, de nombreuses études scientifiques ont mis en évidence deux principaux moteurs du SOPK : l’inflammation chronique et la résistance à l’insuline. Ils engendrent tous deux la surproduction d’androgènes, la cause du SOPK. Et ces deux mécanismes sont fortement liés à l’alimentation. 

Une alimentation équilibrée est la base de toute prise en charge nutritionnelle. Ainsi, une assiette équilibrée se compose de : légumes, féculents, protéines, matières grasses (huile d’olive, par exemple). 

Une alimentation à charge glycémique basse est recommandée dans la prise en charge du SOPK. En effet, lorsque qu’un aliment contenant des glucides est ingéré, notre taux de sucre dans le sang augmente. Afin de réguler cette augmentation, le pancréas sécrète de l’insuline afin de diminuer la glycémie (taux de sucre dans le sang). 

Or, dans le SOPK, la résistance à l’insuline est retrouvée chez de nombreuses patientes. Il est donc nécessaire de garder sa glycémie stable tout au long de la journée. 

Voici quelques recommandations pour y parvenir : 

  • Consommer des légumes à chaque repas. Ils sont riches en fibres et ces dernières permettent de limiter le pic de glycémie induit par le repas.  
  • Manger des protéines à chaque repas. Les protéines aident à booster le métabolisme, contrôler l’appétit, et améliorer la régulation du taux de sucre dans le sang. Elles jouent aussi un rôle important dans la synthèse des hormones comme l’œstrogène, la testostérone et l’insuline. 
  • Préférer les céréales complètes et les légumineuses, riches en fibres. 
  • Consommer des oméga-3. Ils permettent de limiter la sécrétion d’insuline et ont une action anti-inflammatoire. 
  • Eviter de consommer des aliments et boissons sucrés en prise unique. Boire un jus de fruit seul va induire un pic de glycémie. Néanmoins, si un fruit est consommé avec un yaourt (nature, par exemple), les protéines et la matière grasse qu’il contient vont permettre de réduire ce pic. 

N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel de l'alimentation spécialisé en SOPK afin d’établir au mieux un suivi personnalisé en accord avec vos habitudes alimentaires. 

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avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

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