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Endométriose : quel est son impact sur la fertilité ?

Publié le 28 mars 2022 • Par Candice Salomé

L'endométriose est une maladie gynécologique chronique de la femme en âge de procréer qui se caractérise par le développement d'une muqueuse utérine (l'endomètre) en dehors de l'utérus, colonisant d'autres organes avoisinants. L'une des conséquences de l'endométriose est l'hypofertilité, c'est-à-dire la diminution de la fertilité. Elle concerne 30 à 40% des femmes touchées par l’endométriose. 

Mais alors, quel est le lien entre endométriose et infertilité ? Quels sont les recours possibles ? 

On vous dit tout dans notre article ! 

Endométriose : quel est son impact sur la fertilité ?

Qu’est-ce que l’endométriose et quels en sont ses symptômes ? 

En France, l'endométriose touche environ 10% des femmes en âge de procréer, soit 1,5 à 2,5 millions de femmes. Encore mal diagnostiquée (délai estimé à en moyenne 7 ans), il se peut que ce chiffre soit sous-évalué. Ainsi, les patientes atteintes d’endométriose souffrent d’une errance diagnostique induisant une prise en charge non adaptée de leurs symptômes voire une aggravation de la maladie. 

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique touchant les femmes en âge de procréer. Cette pathologie se caractérise par le développement d’une muqueuse utérine (appelée l’endomètre) en dehors de l’utérus. L’endomètre colonise alors les organes avoisinants. 

L’endométriose est une maladie complexe aux symptômes variés selon chaque femme. 

Les symptômes principaux de l’endométriose sont : 

  • Des douleurs pendant les règles, 
  • Des douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie), 
  • Des douleurs pelviennes régulières, 
  • Des douleurs ombilicales et/ou abdominales, 
  • Des douleurs lombaires, parfois allant jusque dans les jambes, 
  • Des douleurs lors de la défection, 
  • Des difficultés à uriner (dysurie). 

Les organes le plus souvent touchés en cas d’endométriose profonde sont :  

  • Les ovaires,  
  • Les ligaments utérosacrés,  
  • Le rectum, 
  • La vessie, 
  • Le vagin. 

Le symptôme majeur de l’endométriose est la douleur pelvienne récurrente et parfois très aiguë, notamment au moment des règles. Le caractère cyclique est évocateur de la maladie. Les lésions provoquées par l’endométriose sont sensibles aux hormones féminines. Ces lésions vont donc proliférer, saigner et laisser des cicatrices fibreuses à chaque cycle menstruel. 

Quel est le lien entre endométriose et infertilité ? 

L’endométriose est souvent diagnostiquée lors d’un bilan d’infertilité. On associe souvent cette maladie à l’infertilité. Or, toutes les femmes atteintes d’endométriose ne sont pas concernées. Seules 30 à 40% des patientes font réellement face à un problème d’infertilité. 

La perturbation de la fertilité dépend le plus souvent du degré de sévérité de la maladie. Il suffit toutefois de quelques foyers d’endométriose indolores et méconnus pour conduire à une infertilité. 

La fertilité nécessite plusieurs conditions : 

  • L’ovulation, 
  • Le déplacement de l’ovule sans obstacle tout au long de la trompe jusqu’à l’utérus, 
  • La fécondation, 
  • L’implantation de l’œuf fécondé, 
  • Un nombre, un aspect normal et une mobilité suffisante des spermatozoïdes. 

En cas d’endométriose, les anomalies peuvent siéger dans la région des ovaires, des trompes ou dans le péritoine environnant. L’endométriose provoque une inflammation et une irritation des tissus au rythme du cycle menstruel, libérant ainsi des facteurs biochimiques perturbant la maturation de l’ovule. 

Lorsque les ovaires sont les organes les plus touchés par l’endométriose, des kystes peuvent se former. La maturation des ovules est alors directement perturbée rendant une ovulation “normale” impossible. 

Si l’endométriose est présente au niveau des trompes et des ovaires, l’ovule peut ne pas être capté par la trompe et son trajet vers l’utérus s’en trouve alors gêné. 

La réaction de défense immunitaire contre les foyers d’endométriose peut également empêcher l’implantation de l’ovule fécondé dans l’utérus. 

L’adénomyose, une forme particulière de l’endométriose touchant le muscle utérin, peut aussi perturber l’implantation de l’ovule fécondé dans la cavité utérine. 

Comment faire face à l’infertilité quand on est atteinte d’endométriose ?

Nombreux sont les médecins conseillant aux patientes touchées par l’endométriose de ne pas trop retarder leur première grossesse. En effet, cette pathologie créé un environnement peu favorable à la fécondation

Néanmoins, si la grossesse ne peut se faire de façon spontanée, les patientes peuvent avoir recours à des techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP) comme la stimulation de l’ovulation, l’insémination artificielle ou encore la fécondation in vitro (FIV). 

La stimulation de l’ovulation

Cette technique est recommandée en cas de troubles de l’ovulation ou d’infertilité inexpliquée. La stimulation de l’ovulation vise à stimuler la production des ovules et leur maturation

Le médecin prescrit alors des hormones sous forme d’injections, les gonadotrophines. Ces hormones sont naturellement sécrétées par l’hypophyse (glande endocrine située à la base du cerveau) dont le rôle est de stimuler l’activité et la sécrétion hormonale des gonades (ovaires et testicules). 

Durant le traitement, des contrôles réguliers par échographie permettent de suivre le développement des follicules (qui contiennent les ovules) afin de limiter le risque de grossesse multiple (par exemple, des jumeaux) et d’effectuer le déclenchement de l’ovulation au moment opportun

L’insémination artificielle 

L’insémination artificielle intra-utérine avec les spermatozoïdes du conjoint (IAC) consiste à injecter des spermatozoïdes “préparés” dans la cavité utérine, le jour de l’ovulation de la patiente. 

La stimulation des ovaires va permettre de maîtriser et d’améliorer l’ovulation. 

Ainsi, le spermatozoïde est préparé au laboratoire, afin de reproduire l’action de la glaire cervicale, et les spermatozoïdes sélectionnés seront injectés ensuite dans l’utérus. 

Grâce à cette technique, il est possible de court-circuiter la glaire cervicale et de rapprocher les spermatozoïdes des ovocytes

La fécondation in vitro (FIV) 

La fécondation in vitro (FIV) consiste à reproduire en laboratoire ce qui se passe naturellement dans les trompes : la fécondation et les premières étapes du développement de l’embryon. 

La stimulation des ovaires permettra le développement de plusieurs follicules contenant chacun un ovule. Une ponction sera faite permettant le recueil de plusieurs ovules. 

Ainsi, les ovules prélevés seront mis en présence des spermatozoïdes hors du corps humain, dans un laboratoire d’embryologie. 

Il existe deux types de fécondation in vitro : 

  • La fécondation in vitro classique. Elle consiste simplement à mettre les ovules prélevés en présence de l’échantillon de spermatozoïdes préalablement traité, dans un milieu nutritif spécifique. La fécondation se fait alors selon le processus naturel mais en dehors de l’organisme. 
  • La fécondation in vitro avec ICSI (également appelée injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde). Cette technique consiste à injecter un seul spermatozoïde à l’intérieur de l’ovule. L’ovule et le spermatozoïde devront subir un traitement au préalable. 


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