Crises d’AVF : comprendre pourquoi elles frappent à heures fixes
Publié le 24 oct. 2025 • Par Candice Salomé
Vous souffrez d’algie vasculaire de la face (AVF) et vous avez remarqué que vos crises se répètent souvent à la même heure, comme si votre corps avait programmé la douleur ? Vous n’êtes pas seul. De nombreux patients observent ce phénomène étrange et troublant, qui peut s’ajouter au stress et à l’inconfort déjà causés par ces douleurs intenses.
Mais pourquoi certaines crises surviennent-elles toujours à heures fixes et d’autres non ? Quel rôle joue réellement notre horloge biologique dans ce mécanisme ? Et surtout, existe-t-il des moyens pour anticiper et mieux gérer ces épisodes ?
Dans cet article, nous explorons le lien entre l’AVF et le rythme circadien, les facteurs qui peuvent déclencher ou aggraver les crises, et des conseils pratiques pour améliorer votre quotidien face à cette maladie.
Qu’est-ce que l’algie vasculaire de la face ?
L’AVF se distingue par la violence et la brièveté de ses crises. Une douleur fulgurante, parfois comparée à un coup de couteau ou à un feu brûlant derrière l’œil, survient par salves. Chaque épisode dure généralement entre 15 minutes et trois heures, mais il peut se répéter plusieurs fois par jour sur plusieurs semaines, puis disparaître pendant une période de rémission. Certaines personnes n’ont pas de période sans céphalée. Elles ont des algies vasculaires de la face chroniques.
Contrairement à d’autres types de maux de tête, cette douleur est presque toujours localisée d’un seul côté du visage et peut être accompagnée d’agitation physique : le patient se lève, se promène, tente de trouver une position pour soulager la douleur. La répétition et la prévisibilité des crises, souvent à des heures fixes, constituent un des aspects les plus troublants de l’AVF pour les patients et leurs proches.
L’horloge biologique et le rythme circadien : un rôle dans les crises ?
Pour expliquer cette régularité, il est utile de se pencher sur le rythme circadien, un cycle biologique d’environ 24 heures qui régule de nombreuses fonctions corporelles, notamment le sommeil, la température corporelle, la libération d’hormones et la sensibilité à la douleur. Dans le cas de l’AVF, certaines études suggèrent que le cerveau, et plus particulièrement l’hypothalamus, jouerait un rôle central. L’hypothalamus est l’“horloge interne” de notre organisme et il régule non seulement nos cycles biologiques, mais aussi certains mécanismes liés à la douleur et aux vaisseaux sanguins du visage.
Chez de nombreux patients, les crises surviennent principalement la nuit ou au petit matin. Les chercheurs avancent que cela pourrait être lié à des variations de sérotonine et de mélatonine, deux neurotransmetteurs et hormones impliqués dans la régulation du sommeil et de la douleur. La mélatonine, par exemple, augmente la nuit pour favoriser le sommeil, et certaines fluctuations hormonales pourraient déclencher ou amplifier les crises.
De plus, l’hypothalamus est particulièrement actif à ces moments précis, ce qui pourrait expliquer pourquoi les crises apparaissent presque comme programmées. Le rythme circadien influe donc non seulement sur notre vigilance et notre sommeil, mais aussi sur la survenue de la douleur chez les patients souffrant d’AVF.
Facteurs déclenchants et éléments aggravants
Outre le rôle du rythme biologique, certains éléments extérieurs peuvent déclencher ou intensifier les crises. L’alcool est fréquemment cité par les patients comme facteur déclenchant, même en petite quantité. Le tabac, le stress émotionnel, la fatigue et la chaleur peuvent également précipiter l’apparition d’une crise. Ces facteurs n’expliquent pas tout, mais ils interagissent avec le rythme circadien et peuvent rendre certaines périodes de la journée plus sensibles. Observer ces facteurs et les noter dans un journal de crises peut aider à identifier des schémas personnels et mieux anticiper les épisodes douloureux.
Conseils pratiques pour anticiper et gérer les crises
Tenir un journal précis est souvent l’une des premières stratégies recommandées aux patients. Il peut inclure l’heure exacte de la crise, sa durée, son intensité et les activités ou habitudes précédentes. Cela permet non seulement de détecter un rythme régulier mais aussi d’identifier des déclencheurs éventuels. Ajuster son sommeil, limiter l’exposition à des facteurs aggravants et maintenir une routine stable peut contribuer à réduire la fréquence et l’intensité des crises.
Lorsqu’une crise survient, certaines techniques de soulagement peuvent aider à mieux la gérer. La respiration profonde, la relaxation, l’oxygénothérapie ou les médicaments prescrits par un neurologue peuvent apporter un soulagement temporaire. Les patients peuvent également apprendre à anticiper les périodes critiques de la journée et à préparer un environnement propice pour faire face à la douleur, réduisant ainsi le stress et l’angoisse associés à l’AVF.
Quand consulter un spécialiste ?
Il est essentiel de consulter un neurologue ou un centre spécialisé dans les céphalées pour obtenir un diagnostic précis. La reconnaissance des crises d’AVF et la compréhension de leur rythme permet de proposer des traitements adaptés et des stratégies de prévention. En France, plusieurs centres spécialisés offrent un suivi personnalisé pour les patients souffrant d’AVF, et il existe également des groupes de soutien qui permettent de partager ses expériences et ses astuces avec d’autres patients. Ces échanges peuvent être précieux pour comprendre comment vivre au mieux avec cette maladie complexe.
À retenir !
- L’algie vasculaire de la face (AVF) se caractérise par des crises de douleur faciale intense, souvent localisée autour de l’œil et de la tempe, pouvant survenir plusieurs fois par jour.
- De nombreux patients observent que leurs crises surviennent à heures fixes, phénomène probablement lié au rythme circadien et à l’horloge biologique régulée par l’hypothalamus.
- Les fluctuations hormonales, notamment de la mélatonine et de la sérotonine, peuvent influencer la survenue et l’intensité des crises.
- Certains facteurs aggravants comme l’alcool, le stress, la fatigue ou la chaleur peuvent déclencher ou intensifier les épisodes douloureux.
- Tenir un journal des crises, ajuster le sommeil et les routines, et utiliser des techniques de soulagement adaptées peuvent aider à mieux gérer la maladie au quotidien.
- Consulter un neurologue ou un centre spécialisé reste essentiel pour un diagnostic précis et un suivi adapté.
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