Amylose : tout savoir

L‘amylose appartient à un groupe de maladies qui se caractérise par la modification d’une protéine dans sa structure moléculaire. Cette protéine devenue insoluble s’infiltre dans les tissus et provoque des amas cellulaires.

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Amylose

Qu'est ce que l’amylose ?

L’amylose est une maladie caractérisée par l’agglomération de nos protéines, par modification de leur structure moléculaire, qui forme des fibrilles. Ces fibrilles constituent des amas quasi-insolubles, capables de s’infiltrer dans les organes et les tissus, notamment entre les cellules et souvent dans la paroi des petits vaisseaux sanguins. Résistants à la digestion enzymatique spontanée, ces amas de protéines provoquent le dysfonctionnement des organes qu’ils envahissent.

Il serait plus approprié de parler d’amyloses au pluriel : il y a plusieurs types d’amyloses, définis par le type de protéines capables de s’agglomérer. Chez l’homme, environ une vingtaine de protéines peut être à l’origine d’un dépôt amyloïde : chaque protéine est à l’origine d’une forme d’amylose.

Ce sont des maladies rares survenant, pour les formes les plus fréquentes, chez 1 personne sur 100 000 en France.

Causes et facteurs de risque des amyloses

Les amyloses, ne faisant pas partie des maladies contagieuses, peuvent apparaître dans plusieurs contextes. Certaines sont des maladies génétiques transmises à la descendance, d’autres sont des maladies acquises.

Schématiquement, on peut décrire trois grands types d’amyloses :

  • Amylose AL ou amylose primitive (A pour Amylose et L pour chaîne Légère) 

On parle d’amylose primitive car elle ne survient pas suite à une inflammation. Elle touche plus d’hommes que de femmes et souvent des patients de 60 à 70 ans, même si les patients plus jeunes ne sont pas épargnés. 

Le mécanisme repose sur la multiplication inappropriée de globules blancs, les plasmocytes, responsables à l’état normal, de la synthèse des immunoglobulines (ou anticorps). Il arrive qu’un plasmocyte se subdivise en clones et de ce fait, ces clones soient capables de produire des immunoglobulines identiques. Ainsi le taux de ces clones d’immunoglobulines augmente et notamment un composant : la chaîne légère, capable de s’agglomérer sous forme de fibrilles (ou substance amyloïde) au sein d’un organe afin d’en altérer le fonctionnement.

Les organes les plus fréquemment touchés sont les reins, le cœur, le foie et le système nerveux périphérique. Des dépôts de substance amyloïde peuvent se former dans tous les organes de l’organisme sauf le cerveau.

  • Amylose héréditaire ou familiale ou ATTR

L’amylose héréditaire est due à la mutation du gène responsable de la synthèse de la transthyrétine (TTR), protéine responsable du transport de substances dans le sang. La transthyrétine est notamment produite par le foie et responsable du transport sanguin du rétinol (équivalent de la vitamine A) et de la thyroxine (hormone de la thyroïde). Une mutation du gène engendre une protéine anormale, capable de s’agréger et de former un dépôt tissulaire, la substance amyloïde. Ce type d’amylose touche principalement les nerfs (neuropathie), le cœur, et plus rarement les yeux ou les reins.

L’âge de survenue de la maladie est très variable, les patients ont entre 20 et 88 ans. Aujourd’hui, plus de 500 cas ont été diagnostiqués en France.

  • Amylose AA

Les Amyloses AA font suite à des maladies inflammatoires auto-immunes, prépondérantes dans les pays industrialisés : la polyarthrite rhumatoïde ou autres rhumatismes inflammatoires.

Elle est due à la multiplication d’une protéine, la protéine SAA, retrouvée en grande quantité dans le sang lors d’état inflammatoire chronique.

C’est une situation rarement diagnostiquée, avec environ 30 nouveaux cas par an, en France.

Symptômes de l’amylose

Les symptômes cliniques varient selon le type d’amylose et de l’organe touché.

  • Atteinte cutanée (qui affecte la peau) : ce sont souvent des lésions cutanées qui n’entraînent pas de démangeaisons, des plaques de peau en amas, un purpura (lésion qui provoque des signes d’hémorragies visibles sur la peau ou les muqueuses).
  • Atteinte rénale : notamment concernant les amyloses de type AL et AA, on constate qu’il y a de l’albumine présente dans les urines, due à une fuite de protéines dans les urines (protéinurie) causée par altération des reins. A terme, dans les cas les plus sévères, une néphropathie (maladie qui endommage les reins) voire une insuffisance rénale peut survenir. Elle peut se manifester par l’apparition d’oedèmes dans les jambes. Parfois l’atteinte rénale est telle qu’elle requiert des séances de dialyse.
  • Atteinte hépatique : une augmentation de la taille du foie est fréquemment notable.
  • Atteinte cardiaque : l’atteinte du cœur se manifeste par une fatigue et un essoufflement associés à l’insuffisance cardiaque causée par l’infiltration du muscle cardiaque par les dépôts amyloïdes. On peut retrouver des anomalies du rythme cardiaque ainsi qu’une hypertrophie (augmentation en volume) des cavités cardiaques.
  • Atteinte respiratoire : les difficultés respiratoires sont provoquées par le fait que la substance amyloïde entrave la respiration normale.
  • Atteinte digestive : les dépôts amyloïdes vont gêner le bon fonctionnement de l’appareil digestif et entraîner des troubles tels qu’une occlusion intestinale, un ulcère, diarrhées ou constipation, des vomissements, une hémorragie et perturbation de la digestion (souvent plus lente). On peut retrouver d’autres atteintes comme des troubles végétatifs se manifestant par des troubles sexuels ou des troubles de sensibilité par atteinte des nerfs : sensations de vertiges ou perte de connaissance, maux de tête, confusion, dysurie (gêne pour uriner), impuissance sexuelle. L’atteinte des nerfs peut aussi entraîner une chute de la tension artérielle en position debout, des fourmillements et un engourdissement au niveau des extrémités (perte de sensibilité dans les pieds ou faiblesse dans les pieds ou les mains). L’amaigrissement important est fréquent.
  • Atteinte oculaire : l’atteinte de l'œil et la gêne visuelle engendrée n’est pas rare, mais reste variable selon les patients, notamment ceux atteints d’amylose héréditaire. On retrouve souvent un glaucome, secondaire aux dépôts d’amylose qui font obstacle à la résorption de l’humeur aqueuse entraînant des dommages irréversibles du nerf optique. D’autre part, la sécheresse oculaire est fréquente, due à l’infiltration des glandes lacrymales par la substance amyloïde.

Diagnostic de l’amylose

L’amylose AL est une maladie difficile à identifier compte tenu de la diversité des troubles qu’elle peut entraîner et qui sont souvent non spécifiques.

Le diagnostic de l’amylose familiale ou ATTR est orienté par l’interrogatoire du patient : en effet, dans le cadre de maladies héréditaires, la prise en compte des antécédents familiaux (présents quasiment chez la moitié des malades) est importante mais inconstante. En effet, il n’existe pas toujours d’histoire familiale, ce qui rend le diagnostic difficile car les manifestations cliniques ne sont pas assez évocatrices.

Après suspicion d’amylose familiale, une prise de sang peut être prescrite afin de détecter et de doser la transthyrétine. À cet examen, il faut ajouter un test génétique afin d’affirmer la présence d’une mutation du gène de cette protéine.

Pour confirmer le diagnostic, et pour toutes les autres formes d’amylose, il faut réaliser des prélèvements biopsiques afin d’examiner les tissus où est présente la substance amyloïde (agrégats de protéines anormales). La biopsie, sous anesthésie, est réalisée au niveau de l’organe touché si l’amylose est localisée ou au niveau du tissu graisseux, de la peau ou des glandes salivaires pour les formes plus disséminées. Il s'agit d'attester de la présence de la protéine anormale et donc d’établir le diagnostic.

Les échantillons biopsiques servent aussi à préciser le type d’amylose, le degré d’atteinte et d’extension de la maladie ainsi que son évolution. En ce sens, d’autres examens vont compléter le diagnostic : échographies des organes atteints ou autres examens d’imagerie, ponction de moelle osseuse, des prises de sang ou dosages urinaires, examen clinique, etc.

Traitements de l’amylose

Plus l’envahissement tissulaire est important et plus les dysfonctionnements des organes atteints sont sévères. Un diagnostic précoce et donc une prise en charge anticipée peuvent prévenir la survenue d’atteintes irréversibles.

L’amylose n’a, à ce jour, pas de traitement unique pour soigner ses différentes formes (amylose généralisée à plusieurs organes ou bien localisée). Mais le principe pour tous les traitements est le même : diminuer la production de la protéine à l’origine du trouble.

  • Traiter l’amylose AL : 

Ce type d’amylose peut être traité par chimiothérapie : le but est de réduire la prolifération de clones d’immunoglobulines par les plasmocytes (globules blancs) afin de freiner la survenue de dépôts amyloïdes. La chimiothérapie est surtout utilisée en cas de forme maligne d’amylose : le myélome. Le traitement repose sur des comprimés par voie orale ou parfois par des perfusions.

  • Traiter l’amylose AA : 

Il consiste à traiter les maladies responsables de l’inflammation chronique et requiert, en général, l’usage d’anti-inflammatoires puissants.

  • Traiter l’amylose à transthyrétine (ATTR) : 

La greffe de foie peut-être proposée : un nouveau foie serait en mesure de produire une protéine non mutée.

Vivre avec la maladie 

Les amyloses sont des maladies chroniques ayant un retentissement important sur la qualité de vie du malade ce qui justifie la nécessité d’un soutien psychologique dans leur prise en charge. L’amylose cardiaque, rénale ou l’atteinte des nerfs peuvent considérablement limiter les activités d’un malade

Afin de réduire et prévenir la survenue d'effets indésirables, la surveillance clinique de tolérance du traitement doit se faire de manière rapprochée et d’autant plus lors de la phase d’instauration du traitement.

Il est recommandé de rester vigilant à certains signaux d’alerte tels que la diarrhée, les saignements ou encore un essoufflement important.

Afin de bien s’entourer et s’informer sur la maladie, il est possible de recourir à des associations de patients telles que l’Association Française contre l'Amylose : www.amylose.asso.fr.

avatar Doriany Samair

Auteur : Doriany Samair, Assistant Marketing Digital

Au sein de l'équipe Marketing Digital, Doriany est en charge de la rédaction de fiches maladies et d'articles scientifiques. Elle s'occupe également de la modération et l'animation de la communauté sur le forum, afin... >> En savoir plus

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