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Le parcours PMA et le SOPK/Adénomyose/Endométriose, tout savoir !

Publié le 26 nov. 2023 • Par Imane Harmonie

Le syndrome des ovaires polykystiques, l’adénomyose et l’endométriose sont des affections complexes et différentes qui partagent néanmoins une similitude : un risque d’hypofertilité voire d’infertilité.  

Néanmoins, la prise en charge de l’infertilité fait partie intégrante de la prise en charge globale de ces 3 pathologies.  

Dans cet article, découvrez de quelle façon le SOPK, l’adénomyose et l’endométriose, peuvent impacter la fertilité des patientes qui en sont atteintes mais aussi les recours possibles grâce à la procréation médicalement assistée (PMA).  

Vous souhaitez des réponses ? Découvrez notre article ! 

Le parcours PMA et le SOPK/Adénomyose/Endométriose, tout savoir !

Plusieurs définitions existent pour décrire la procréation médicalement assistée (PMA). Néanmoins, la définition la plus utilisée est basée sur le Fertility Clinic Success Rate and Certification Act de 1992. Selon cette définition, la PMA englobe tous les traitements de fertilité dans lesquels des ovules ou des embryons sont manipulés.  

En général, les procédures de PMA consistent à prélever chirurgicalement des ovules des ovaires d'une femme, à les combiner avec du sperme en laboratoire, puis à les réintroduire dans le corps de la femme ou à les donner à une autre femme. Elles n'incluent pas les traitements dans lesquels seulement le sperme est manipulé (c'est-à-dire l'insémination intra-utérine ou artificielle), ni les procédures dans lesquelles une femme prend des médicaments uniquement pour stimuler la production d'ovules sans l'intention de les récupérer. 

La procréation médicalement assistée (PMA) dans le traitement du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)   

Bien que le syndrome des ovaires polykystique (SOPK) soit peu connu, il s'agit d'une affection hormonale qui touche entre 5 et 10% des femmes. Dans le SOPK, le corps produit un niveau plus élevé d'androgènes, les hormones sexuelles mâles.  

En conséquence, des petits follicules (sacs remplis de liquide) sont présents sur les ovaires, ce qui peut entraîner des problèmes d'ovulation. Les autres symptômes du SOPK sont les suivants : règles irrégulières ou absentes, ovaires dystrophiques, excès de poils sur le corps, raréfaction des cheveux, acné, prise de poids.  

Le traitement des patientes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) avec des techniques de procréation médicalement assistée (PMA) représente un défi majeur pour les spécialistes de l'infertilité.  

Les femmes atteintes du SOPK présentent de nombreux problèmes, tels qu’un excès de poids corporel et une hyperinsulinémie, qui rendent la prise en charge plus complexe.  

Avant le traitement par FIV (fécondation in vitro), la patiente SOPK doit être rigoureusement évaluée pour révéler une néoplasie de l'endomètre, une hyperinsulinémie et d'autres problèmes de santé généraux. La stimulation ovarienne pour la FIV (fécondation in vitro) comporte des risques de surstimulation et de sévères hyperstimulations, qui peuvent être évitables dans la plupart des cas, avec des mesures préventives.  

Les résultats en termes de taux de grossesse et d'implantation sont similaires pour les patientes SOPK par rapport aux patientes subissant une FIV pour d'autres indications.  

Des questions subsistent concernant la qualité des ovocytes et des embryons chez les femmes atteintes du SOPK. Cependant, une étude en date du 5 janvier 2021 nous informe que “bien que le nombre d'ovocytes chez les patientes souffrant de SOPK soit significativement plus élevé que chez les patientes ne souffrant pas de SOPK, la qualité des ovocytes n'était pas statistiquement différente. Le nombre et la qualité des embryons n'étaient pas significativement différents dans les deux groupes.”  

La maturation in vitro (MIV) des ovocytes prélevés lors de cycles non stimulés, ou minimalement stimulés, représente une option viable qui devrait être sérieusement envisagée lorsqu'une conception assistée est tentée.  

Les résultats de la MIV, cependant, devraient être améliorés davantage et généralisés avant que la technique puisse être préconisée comme approche de traitement initiale chez ces patientes. 

Les techniques de procréation assistée en cas d'adénomyose  

Il n'est pas clairement établi que l'adénomyose contribue à l'infertilité féminine, principalement en raison du manque d'études approfondies et de qualité sur ce sujet. La difficulté à déterminer le lien entre l'adénomyose et la stérilité réside dans le fait que de nombreuses femmes présentant cette condition ont également une autre pathologie, l'endométriose, qui est connue pour être une cause d'infertilité. Des recherches ont suggéré qu'entre 27% et 70% des femmes atteintes d'endométriose pourraient également être affectées par l'adénomyose.  

Il existe plusieurs motifs pour envisager l'adénomyose comme une éventuelle cause d'infertilité. Premièrement, il y a les contractions utérines qui jouent un rôle crucial dans la fertilité féminine. Certaines contractions favorisent le déplacement des spermatozoïdes vers l'ovule situé dans les trompes de Fallope. Cependant, l'adénomyose semble perturber ces contractions bénéfiques, ce qui peut altérer ce processus. De plus, lors de l'implantation de l'embryon, un excès de contractions utérines peut être nuisible, et l'adénomyose pourrait contribuer à augmenter ces contractions néfastes. Enfin, les facteurs impliqués dans le développement de l'adénomyose pourraient altérer la capacité de l'utérus à favoriser l'implantation des embryons. 

L'adénomyose, tout comme l'endométriose, peut poser plusieurs défis lorsqu'il s'agit de recourir à la Fécondation In Vitro (FIV). Voici quelques-unes des problématiques associées à l'adénomyose et à la FIV : 

  • La qualité des ovocytes et des embryons : les femmes atteintes d'adénomyose peuvent également présenter une réserve ovarienne réduite, ce qui peut influencer la qualité des ovocytes et des embryons obtenus lors du processus de FIV.  
  • L’impact sur l'endomètre : l'adénomyose peut altérer l'endomètre, la muqueuse utérine, ce qui peut rendre l'implantation de l'embryon plus difficile. Les changements structuraux ou inflammatoires dans l'endomètre peuvent entraver la réussite de l'implantation de manière similaire à ce qui se produit dans l'endométriose. 
  • Une réponse ovarienne altérée : certaines femmes atteintes d'adénomyose peuvent présenter une réponse ovarienne réduite aux médicaments de stimulation ovarienne utilisés dans le cadre de la FIV. Cela peut limiter le nombre d'ovocytes obtenus pendant le traitement de FIV. 
  • Une réduction des chances de grossesse : bien que les données spécifiques soient limitées, certaines études suggèrent que les femmes atteintes d'adénomyose peuvent avoir des taux de réussite de FIV plus bas. Cependant, la relation entre l'adénomyose et les taux de réussite de FIV peut varier en fonction de la gravité de la condition et d'autres facteurs individuels. 
  • Des complications pendant la grossesse : les femmes atteintes d'adénomyose et ayant eu recours à la FIV peuvent présenter un risque légèrement accru de complications pendant la grossesse, bien que cela puisse également dépendre d'autres facteurs de santé et de la gravité de l'adénomyose. 

Concernant les traitements de l'infertilité, la fécondation in vitro (FIV) est l'une des options les plus efficaces. Les études ont confirmé que l'adénomyose augmente le risque de complications obstétriques, telles que les naissances prématurées et la rupture prématurée des membranes amniotiques.

Le Test Génétique Pré-implantatoire (PGT) peut être intégré pour dépister les anomalies génétiques des embryons. Une thérapie hormonale peut précéder la PMA pour gérer les symptômes et améliorer l'environnement utérin.  

Au fil des années, les avancées dans la recherche et la gestion des problèmes liés à la santé féminine ont considérablement progressé. Par exemple, une étude rétrospective portant sur des dossiers hospitaliers a montré qu'après avoir subi une embolisation de l'artère utérine, 86 % des participantes ont réussi à concevoir. De nombreuses femmes ayant reçu un traitement au Centre des fibromes d'Atlanta, et souffrant d'adénomyose, de fibromes, ou des deux affections, ont également connu le succès de la grossesse. Ces résultats encourageants soulignent l'évolution des solutions disponibles pour aider les femmes à surmonter les défis liés à la fertilité et à la santé reproductive. 

La procréation médicalement assistée (PMA) dans les cas d'endométriose 

La technologie de procréation médicalement assistée (PMA) est souvent utilisée comme stratégie de procréation pour les femmes atteintes d'endométriose, une condition où des tissus similaires à la muqueuse utérine se développent à l'extérieur de l'utérus.  

L'impact de l'endométriose sur la fertilité est significatif. Entre 35 et 50% des femmes souffrant de cette condition rencontrent des difficultés pour concevoir. Les effets de l'endométriose sur la fertilité peuvent se manifester à travers trois mécanismes distincts : 

  • L’obstruction des trompes : une croissance cellulaire anormale peut entraîner un blocage des trompes de Fallope, perturbant ainsi le déplacement naturel de l'ovule lors de l'ovulation. 
  • La formation de kystes ovariens : l'endométriose peut générer des kystes qui obstruent le passage de l'ovule et peuvent causer des dommages aux ovaires. 
  • La toxicité pelvienne : même en l'absence de blocages ou de kystes, des altérations de l'environnement pelvien peuvent impacter la fertilité. Les effets précis de ces changements sur la capacité à concevoir demeurent encore inconnus. 

Ainsi, l'endométriose peut entraîner des défis en matière de fertilité, et la PMA offre diverses options pour améliorer les chances de conception.  

L'endométriose peut présenter plusieurs défis lorsqu'il s'agit de recourir à la Fécondation In Vitro (FIV). Voici quelques-unes des problématiques associées à l'endométriose et à la FIV : 

  • La qualité des ovocytes et des embryons : les femmes atteintes d'endométriose peuvent avoir une réserve ovarienne diminuée, ce qui peut affecter la qualité des ovocytes. Cela peut conduire à une réduction du nombre d'ovocytes récupérés lors de la stimulation ovarienne pour la FIV et également à une qualité embryonnaire moindre. 
  • Une implantation déficiente : l'endométriose peut altérer l'endomètre (la muqueuse utérine), rendant l'implantation de l'embryon plus difficile. Les adhérences ou les lésions dans la cavité utérine peuvent affecter négativement la capacité de l'embryon à s'implanter correctement. 
  • Une réponse ovarienne réduite : les ovaires peuvent être affectés par l'endométriose, ce qui peut entraîner une réponse ovarienne réduite aux médicaments de stimulation utilisés dans le processus de FIV. Cela peut limiter le nombre d'ovocytes obtenus pendant le traitement. 
  • Des chances de grossesse réduites : les femmes atteintes d'endométriose peuvent avoir des taux de réussite de FIV inférieurs en comparaison avec celles qui n'ont pas cette condition. Cependant, cela dépend de divers facteurs tels que la sévérité de l'endométriose, l'âge de la patiente et d'autres problèmes de fertilité associés. 
  • Des risques de complications pendant la grossesse : les femmes ayant eu recours à la FIV et présentant de l'endométriose peuvent être plus susceptibles de développer des complications pendant la grossesse, telles que la pré-éclampsie ou un risque accru de césarienne

Il est crucial, pour les femmes atteintes d'endométriose qui envisagent une FIV, de consulter des spécialistes de la fertilité pour une évaluation approfondie et un plan de traitement personnalisé. Ces professionnels pourront recommander des approches spécifiques pour optimiser les chances de succès de la FIV tout en tenant compte des complications potentielles liées à l'endométriose. 

A retenir !

En résumé, la procréation médicalement assistée (PMA) représente une ressource précieuse pour surmonter les défis de fertilité liés au syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), à l'adénomyose et à l'endométriose.  

Attention, cela ne veut en aucun dire que toutes les personnes atteintes de l’une de ces 3 pathologies sont dans l’obligation d’avoir recours à cette méthode. Vous pouvez (sauf cas spécifiques) tomber enceinte naturellement malgré la pathologie

Il est crucial de reconnaître que la Fécondation In Vitro (FIV) est un processus complexe dans la vie d'une femme et ne doit pas être pris à la légère. Il peut avoir un impact significatif sur votre bien-être émotionnel, sur votre relation de couple, sur votre emploi et votre niveau de fatigue, entre autres aspects. Il est primordial que vous vous prépariez mentalement et physiquement avant d'entamer ce processus. 

Personnellement, je vous recommande de vous préparer pour votre FIV au moins 90 jours à l'avance et de laisser un intervalle de temps raisonnable, environ 2 à 3 mois, entre chaque étape de traitement pour obtenir des résultats optimaux. Commencer ce processus alors que votre corps est fatigué, carencé ou enflammé, peut compromettre les résultats que vous espérez obtenir. 

Pour des informations complémentaires et une approche holistique, vous pouvez consulter la naturopathe Imane sur www.imaneharmonie.com. Elle pourra vous fournir des conseils personnalisés pour optimiser votre bien-être et votre fertilité.  

La collaboration avec des spécialistes de la fertilité et des professionnels de la santé naturelle offre, ainsi, une voie éclairée vers la concrétisation de votre projet parental. 


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Prenez soin de vous !    

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Sources :
“Evaluation of oocyte quality in Polycystic ovary syndrome patients undergoing ART cycles” étude en date du 5 janvier 2021  

avatar Imane Harmonie

Auteur : Imane Harmonie, Naturopathe, spécialiste du SOPK

Imane Harmonie est une naturopathe spécialisée dans la gestion naturelle du Syndrome des ovaires polykystiques, elle à elle-même surmonté les défis liés à ce syndrome . En 2015, à l'âge de 25 ans, elle a dû faire... >> En savoir plus

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