Si les traitements médicamenteux parviennent à contrôler 70 à 80% des épilepsies, un cinquième environ des épilepsies résiste aux médicaments.
Dans quelques cas d'épilepsies partielles, le recours à la chirurgie est envisageable. Toutefois, celle-ci ne s’adresse qu’à un petit nombre de patients et requiert un bilan préopératoire spécifique.
Jusqu’aux années 1980, seuls 4 médicaments antiépileptiques étaient sur le marché :
- le phénobarbital (traitement le plus utilisé dans le monde) ;
- la phénytoïne ;
- la carbamazépine ;
- le valproate de sodium.
Le développement de la biologie moléculaire et une meilleure connaissance des processus de l’épileptogénèse ont permis la mise au point d’une vingtaine de nouvelles molécules actives plus efficaces et mieux tolérées. Certains de ces médicaments sont déjà disponibles. D’autres sont en cours d’essais cliniques.
La première prescription consiste en une monothérapie (un seul médicament) adaptée au syndrome épileptique. La prise de médicament doit être très régulière et quotidienne pour une plus grande efficacité sur les crises. Les prises sont généralement fixées aux heures des repas pour éviter les oublis. Lors d’un oubli, la prise peut avoir lieu quelques heures plus tard (par exemple à midi si la prise du matin a été oubliée) ; au-delà, la prise peut être augmentée partiellement mais seulement après l’avis préalable du médecin.
La polythérapie (combinaison de plusieurs médicaments) peut apporter des résultats mais elle accroît évidemment le risque d’oubli ou d’erreur de prises. Pour éviter ces risques, on conseille la préparation des prises chaque matin ou l’utilisation d’un semainier. Les doses utilisées en polythérapie ne correspondent pas toujours aux doses habituelles du fait des interférences entre les différents médicaments. Grâce à de nouvelles formulations des médicaments antiépileptiques, tels la carbamazépine et le valproate de sodium, on peut donner deux prises par jour, voire une seule, pour éviter ces oublis.
Le suivi du traitement est nécessaire sur le plan clinique et dans certains cas sur le plan biologique et électroencéphalographique. En effet, outre son efficacité sur les crises, le médecin doit aussi apprécier les effets indésirables du traitement. La surveillance biologique (dosage du médicament dans le sang) ne doit pas être systématique. Cependant, un bilan préalable à la mise en route du traitement et un bilan de contrôle se justifient pour certains médicaments qui ont une action hépatique.
Un recours à la chirurgie au cas par cas pour traiter l'épilepsie
Il existe 3 types d’intervention chirurgicale : la cortectomie (retrait d’une zone très limitée du cerveau), la callosotomie (retrait total d’une structure cérébrale, intervention exceptionnelle) et l’hémisphérotomie (section fonctionnelle de l’un des deux hémisphères). Toutefois, le recours à la chirurgie demeure extrêmement limité et doit donc être nuancé.
En effet, la chirurgie s’adresse à seulement la moitié des patients atteints d’une épilepsie partielle pharmaco-résistante. Ils doivent présenter un foyer épileptogène localisé qui peut être enlevé sans créer de déficit fonctionnel (troubles du langage ou troubles de la mémoire). La recherche de ce foyer, dite zone épileptogène, peut mettre en évidence une lésion cérébrale à l’origine des crises. Cependant, dans certains cas, les examens d’imagerie morphologique ne montreront pas de lésion.
Sources : Fondation Française pour la Recherche sur l'Epilepsie
Dernière mise à jour : 12/05/2019
Fiches maladies
Voir plus