Maladie de Creutzfeldt-Jakob
Qu'est ce que la maladie de Creutzfeldt-Jakob ?
Définition
La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) est une maladie neurodégénérative due à l’accumulation de protéines appelées “prions” dans le cerveau. C’est une encéphalopathie subaiguë spongiforme transmissible (ESST) qui se manifeste par un syndrome de démence. C’est une maladie systématiquement fatale qui entraine une diminution rapide de la fonction mentale et motrice du malade.
C’est une pathologie d’incidence rare : on détecte environ 1 cas par million d’habitants dans le monde par an, en moyenne.
Il existe 3 formes de MCJ et une variante :
- La forme dite sporadique (la plus fréquente) touche les hommes et les femmes de plus de 60 ans et est à évolution particulièrement rapide ;
- La forme dite familiale ou génétique est associée à une mutation dans le gène PrnP (codant la prion-protéine) et touche les individus de 45 à 60 ans ;
- La forme dite iatrogénique est représentée par les cas liés à des greffes de tissus cérébraux (dure-mère) ou de cornée ou à l’injection d’hormone de croissane humaine (avant 1982) ou à la consommation de viande bovine nourrie avec des farines d’origines animales (probablement à l’origine de la maladie de la vache folle) ;
- La forme dite variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) a été identifiée au Royaume-Uni en 1996 après la description de quelques cas “suspicieux” atypiques.
Globalement, le diagnostic de ces maladies est évoqué s'il existe au moins un signe clinique neurologique associée à une démence. Ce sont des pathologies qui doivent être signalées et notifiées dès le stade de suspicion clinique.
Symptômes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob
Les premiers symptômes ne sont pas spécifiques et relèvent de l’anxiété ou d’insomnies (somnolences diurnes). Puis s’ensuit des troubles plus conséquents :
- troubles de la mémoire et de l’orientation spatio-temporelle (confusion profonde, désorientation, manque de coordination, difficulté de déambulation);
- troubles de la personnalité ;
- troubles du langage ;
- troubles visuels (hallucinations) ;
troubles musculaires (contraction et rigidité musculaires, spasmes et convulsions (myoclonies), tremblements) ; - troubles de la personnalité et syndrome démentiel (changement comportemental, délires et démences qui se développent en quelques semaines ou mois) ;
- troubles de l’équilibre ;
Causes et facteurs de risque de la maladie de Creutzfeldt-Jakob
La protéine prion, qu’est ce que c’est ?
A l’heure actuelle, la protéine prion est le seul agent infectieux dénué de matériel génétique (ADN ou ARN ou Acides nucléiques) comme en sont dotés tous les autres agents infectieux connus à ce jour (bactéries, virus, parasites, champignons etc).
La protéine prion est une protéine très conservée chez les mammifères (dans l’espèce humaine ou certaines espèces animales) qui, lors d’un changement de forme 3D, peut devenir pathogène (peut donner lieu à une maladie). Son rôle n’est pas bien connu mais elle serait essentielle et est présente dans plusieurs tissus de l’organisme, notamment le cerveau ou la moelle épinière. Cette protéine est capable de se replier sur elle-même, ainsi adopter une nouvelle forme 3D, de manière à résister à la dégradation. Cette nouvelle conformation anormale se diffuse petit à petit par contact : elle se propage au sein d’un neurone, puis hors du neurone etc. C’est de cette façon que les protéines s’agrègent entre elles et forment des dépôts dans le système nerveux.
Diagnostic de la maladie de Creutzfeldt-Jakob
Le diagnostic repose sur des estimations statistiques : dans un premier temps, les symptômes cliniques évocateurs et le contexte orientent le diagnostic vers les encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles ou ESST. Il est possible de faire quelques examens pour appuyer l’orientation diagnostique :
Un électroencéphalogramme (EEG) pour rendre compte de l’activité cérébrale spécifique ;
L’IRM pour repérer des anomalies particulières au niveau de régions cérébrales particulières ;
La ponction lombaire permet de vérifier l’absence d’inflammation dans le liquide céphalorachidien (LCR) et de détecter un marqueur non spécifique des maladies à prions (aussi retrouvé dans les maladies neurodégénératives, accidents vasculaires cérébraux ou AVC, certaines encéphalites…).
Seule l’analyse d’une biopsie ou d’une autopsie cérébrale permet d’affirmer un diagnostic, en mettant en évidence l’accumulation de protéine prion anormale ou certaines lésions cérébrales caractéristiques.
Traitements et évolution de la maladie de Creutzfeldt-Jakob
Aujourd’hui, il n’existe aucun traitement potentiellement capable de ralentir l’évolution naturelle fatale de la MCJ .
Il est possible d’avoir recours à des traitements symptomatiques pour soulager la maladie. L’interleukine et d’autres médicaments peuvent être utilisés pour tenter de ralentir la progression de la maladie. D’autres médicaments peuvent aussi être nécessaires pour contrôler les comportements agressifs.
Moins d’un an après la survenue des premiers symptômes, le malade perd son autonomie. Le pronostic est mauvais, la maladie est rapidement fatale avec une survie de 8 mois voire pour quelques cas jusqu’à 1 à 2 ans après le diagnostic. On relie souvent la mort à une infection ou à une insuffisance cardiaque ou respiratoire.
Par ailleurs, au-delà de l’aspect purement médical de la MCJ, il existe une prise en charge psychologique et sociale pouvant être proposée aux malades et à leurs proches.
Sources :
http://www.creutzfeldt-jakob.aphp.fr/gp_info_mcj.htm
http://www.creutzfeldt-jakob.aphp.fr/gp_pec_med_1.htm#pec_med1
Publié le 9 déc. 2020
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