Spondylarthrite ankylosante : les complications oculaires, cardiaques, respiratoires et gastro-intestinales, tout savoir !
Publié le 29 avr. 2022 • Par Candice Salomé
La spondylarthrite ankylosante (SPA) est une pathologie appartenant au groupe des spondylarthropathies qui partagent des points communs. La SPA est la forme la plus typique mais aussi la plus sévère des spondylarthropathies. Elle touche le squelette axial mais peut aussi toucher les articulations périphériques ou les enthèses (zone d'insertion des tendons, ligaments et capsules articulaires dans l'os).
Mais d’autres complications peuvent survenir comme des complications oculaires, cardiaques, respiratoires et gastro-intestinales.
Mais alors, qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante et quelles en sont ses causes ? Pour quelles raisons certaines complications peuvent apparaître ? Comment les traiter ?
On vous dit tout dans notre article !
Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante et quelles en sont ses causes ?
La spondylarthrite ankylosante est une arthrite de la colonne vertébrale. Le terme “ankylosante” signifie qu’il existe une raideur. De fait, la spondylarthrite ankylosante est un type d’arthrite qui rend la colonne vertébrale raide et douloureuse.
En dehors des douleurs au niveau de la colonne vertébrale, la spondylarthrite ankylosante entraîne aussi gonflement, raideur et douleur au niveau des grosses articulations, des orteils et des doigts.
La spondylarthrite ankylosante est 3 fois plus fréquente chez l’homme que chez la femme et elle apparaît généralement entre 20 et 40 ans.
Les causes de la spondylarthrite ankylosante restent, à l'heure actuelle, inconnues. Néanmoins, la maladie tend à apparaître lorsqu’il y a une prédisposition familiale. La génétique y est, en partie, pour quelque chose.
En effet, cette pathologie est 10 à 20 fois plus fréquente chez les personnes dont les parents ou les membres de la fratrie en sont atteints.
Quelles sont les complications liées à la spondylarthrite ankylosante ?
La spondylarthrite ankylosante peut comporter des manifestations extra-articulaires comme l’uvéite (inflammation à l'intérieur de l'œil), l’insuffisance aortique, l’atteinte intestinale ou autres attentes systémiques dont la fréquence et la sévérité sont variables d’un patient à un autre.
L’atteinte oculaire
L’uvéite constitue l’atteinte extra-articulaire la plus fréquente de la spondylarthrite ankylosante. Elle se retrouve dans 20 à 30% des cas au cours de l’évolution de la maladie. Dans 90% de ces cas, l’uvéite est antérieure, aiguë et unilatérale.
Les signes cliniques sont un œil rouge, douloureux, hypersensible à la lumière et larmoyant entraînant une diminution de l’acuité visuelle.
Sous traitement, l’évolution est favorable en 2 à 3 mois et ne laisse aucune séquelle.
Néanmoins, les épisodes peuvent se répéter. Si le traitement a été inadéquat, des complications graves peuvent s’installer comme des synéchies (adhérences inflammatoires entre la face postérieure de l'iris et la capsule antérieure du cristallin), une cataracte, un glaucome voire, dans de plus rares cas, une cécité.
Les uvéites représentent une urgence thérapeutique à laquelle une corticothérapie locale doit être associée à un collyre dilatant la pupille afin d’éviter la constitution de synéchies.
Lorsque l’uvéite est globale (appelée antéropostérieure) et ne répond pas au traitement local, des injections sous-conjonctivales et parfois des cures courtes de corticoïdes par voie générale sont envisagées.
L’atteinte cardiaque
Les atteintes cardiaques surviennent généralement tardivement au cours de l’évolution de la maladie. Les lésions cardiaques sont dominées par les troubles de conduction (variation anormale du rythme des battements du cœur), les valvulopathies (mauvais fonctionnement de la valve cardiaque), surtout l’insuffisance aortique et les cardiomyopathies.
De nombreuses études ont rapporté que les patients touchés par une spondylarthrite ankylosante présentent une surmortalité d’origine cardiovasculaire estimée entre 20 et 40% supérieure à la population générale. De plus, le risque d’infarctus est multiplié par 3.
L’inflammation chronique, l’élévation de la CRP, la diminution du cholestérol-HDL et le TNFα, ainsi que la prise d’AINS, sont les facteurs majeurs de l’augmentation du risque cardiovasculaire au cours de la spondylarthrite ankylosante.
Afin de limiter les risques de maladies cardiovasculaires, des recommandations ont été mises en place.
La gestion de ces complications nécessite un contrôle adéquat de la spondylarthrite ankylosante. La prescription d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) doit être prudente et les corticoïdes doivent être utilisées à la dose la plus faible possible. L’évaluation du risque de maladies cardiaques est à réaliser de façon annuelle.
L’atteinte pleuropulmonaire
Une autre des complications de la spondylarthrite ankylosante sont les atteintes respiratoires. Dans la littérature existante à ce sujet, leur incidence varie de 0 à plus de 30%.
En effet, la rigidité thoracique secondaire à l’atteinte des articulations costo-vertébrales perturbe la mécanique ventilatoire pariétale avec une apparition d’un syndrome restrictif aux épreuves fonctionnelles respiratoires.
Des lésions pleuropulmonaires ont également été décrites. Les plus fréquentes sont la fibrose du lobe pulmonaire supérieur ainsi que les infiltrations interstitielles et l’épaississement pleural.
Néanmoins, ces manifestations étant souvent asymptomatiques et les radiographies thoraciques ne pouvant détecter les lésions pulmonaires précoces, l’atteinte pleuropulmonaire a longtemps été considérée comme une manifestation rare et tardive de la spondylarthrite ankylosante.
De ce fait, les cliniciens doivent respecter de façon rigoureuse les recommandations concernant le dépistage et la prévention des atteintes pleuropulmonaires, notamment en cas de lésions pulmonaires préexistantes.
Les atteintes gastro-intestinales
Des liens entre spondylarthrite ankylosante et inflammation du tube digestif ont été mis en avant au travers de diverses études. En effet, chez les patients touchés par la spondylarthrite ankylosante, une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) apparaît au cours de l’évolution de la maladie dans 2 à 18% des cas, avec un délai qui peut atteindre 20 ans, que ce soit la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique.
Sources :
Spondylarthrite ankylosante, Le Manuel MSD
En cas de spondylarthrite ou d'arthrose, certains AINS ont-ils un impact cardiovasculaire (étude cas-témoins) ?, Vidal
Les manifestations extra-articulaires de la spondylarthrite ankylosante, Réalités Cardiologiques
L’atteinte pulmonaire dans la spondylarthrite ankylosante, EM-Consulte
Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante ?, Carenity
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