Le syndrome prémenstruel, qu’est-ce que c’est ?
Publié le 6 nov. 2021 • Par Claudia Lima
Vous êtes irritable, vous pleurez plus facilement et vos seins vous font mal depuis quelques jours ? De plus, vos règles arrivent ?
Vous êtes probablement touchée par le syndrome prémenstruel ou SPM.
Qu'est-ce que c'est ? Comment en être sûre ? Comment soulager les symptômes ?
Vous souhaitez des réponses, lisez notre article !
Qu’est-ce que le syndrome prémenstruel (SPM) ?
Souvent, à l’approche des règles, la femme subit des changements physiques mais aussi des changements d’humeurs parfois réduits à de vieux clichés machistes comme la phrase : “T’as tes règles ou quoi ?”. Le syndrome prémenstruel existe pourtant bel et bien et peut lourdement handicaper les femmes quand il se déclenche.
Le syndrome prémenstruel, ou SPM, est un trouble récurrent de la phase lutéale, la dernière partie du cycle ovarien, qui dure de 12 à 14 jours entre l’ovulation et les règles suivantes.
Ce syndrome touche environ 20 à 50% des femmes en âge de procréer. 5% de celles-ci ont une forme grave appelée trouble dysphorique prémenstruel.
Le diagnostic de syndrome prémenstruel se base sur le relevé quotidien des symptômes par la patiente.
Quels sont les différents symptômes d’un syndrome prémenstruel (SPM) ?
L’intensité de ces symptômes reste très variable d’une femme à l’autre. Certaines femmes n’en ressentiront aucun. Pour d’autres, ces symptômes seront exacerbés et pourront même perturber leur quotidien. Cela dépend également du contexte psychologique, conjugal, familial et socioprofessionnel dans lequel celle-ci se trouve.
Le SPM varie à la fois selon les cycles menstruels et la période de vie dans laquelle la femme se situe, une adolescente n’aura pas les mêmes symptômes qu’une femme ménopausée. Aussi, les troubles prémenstruels sont parfois majorés par des sources de stress et de conflits.
Ci-dessous, les signes les plus fréquents :
Les changements physiques :
- Ballonnement abdominal, crampes au niveau du ventre,
- Rétention d’eau,
- Troubles digestifs : constipation et/ou diarrhée, nausées et/ou vomissements,
- Fatigue intense,
- Lombalgies, céphalées, dysménorrhées au début des règles,
- Acné,
- Sensation de pesanteur et de compression pelvienne,
- Gonflement et hypersensibilité mammaire,
- Troubles de l’appétit,
- Prise de poids.
Les changements de l’état mental :
- Sautes d’humeur, colère, irritabilité,
- Anxiété, dépression,
- Insomnie,
- Difficultés de concentration.
Pourquoi ces symptômes apparaissent et combien de temps durent-ils ?
Les signes d’un SPM démarrent à la phase lutéale et se terminent quelques heures après le début des menstruations.
Les causes de ces symptômes sont hormonales, les oscillations des concentrations en œstrogènes et en progestérone sont en partie responsables de ces perturbations physiques et mentales. Aussi, la sérotonine présente dans le cerveau expliquerait les symptômes d'ordre psychologique. Il peut s’agir également d’une prédisposition génétique et éventuellement des carences en magnésium et en calcium.
Il existe des facteurs de risque tels que le tabagisme, la sédentarité, le manque de sommeil et l’obésité. Concernant l’alimentation, celle-ci majorera les signes si elle est trop riche en caféine, alcool, viande rouge et sucre et pauvre en calcium.
Le trouble dysphorique prémenstruel ou TDP
C’est la forme sévère du syndrome prémenstruel, il provoque des symptômes suffisamment graves pour perturber les activités quotidiennes, il est handicapant et l'humeur est nettement déprimée avec un ensemble de manifestations émotionnelles soudaines et importantes. Des idées suicidaires peuvent être présentes. Son diagnostic se pose avec l’évaluation des signes quotidiens sur un plus long terme, environ 12 mois.
Comment soulager son syndrome prémenstruel (SPM) ?
Aucun traitement n’a d’efficacité prouvée chez “toutes” les femmes.
Les traitements seront symptomatiques avec des conseils et recommandations sur le mode de vie et le régime alimentaire et la prescription de médicaments.
Quelques conseils à suivre durant la période :
- Supprimer les excitants (café, sodas),
- Prendre des repas légers, équilibrés et plus fréquents,
- Limiter les facteurs de stress,
- Pratiquer une activité physique régulière,
- Savoir se reposer, avoir un bon sommeil,
- Pratiquer des activités relaxantes (ex. : yoga, sophrologie, méditation…).
En cas de fortes douleurs et d’un impact trop fort sur le quotidien et, si les mesures hygiéno-diététiques sont insuffisantes, le médecin peut prescrire un traitement anti-inflammatoire (AINS) pour soulager les douleurs et/ou un traitement hormonal (progestérone, contraceptif oral) pour restaurer l’équilibre hormonal et réguler les cycles menstruels.
Certains compléments alimentaires peuvent également avoir une efficacité modérée : la vitamine B6, le magnésium, le calcium, le ginkgo, la vitamine E, le gattilier… . La prise de compléments alimentaires doit faire l'objet d'un avis médical, au préalable, en raison des risques potentiels liés à une épilepsie ou une insuffisance rénale par exemple.
Les patientes réticentes aux traitements hormonaux s’essaieront aux médecines douces pour soulager leur symptômes (homéopathie, acupuncture, phytothérapie et mésothérapie).
La psychothérapie peut aider une femme à apprendre à mieux faire face aux symptômes. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) peut être utile si les problèmes d'humeur sont une préoccupation majeure.
Pour les symptômes sévères, notamment ceux liés à un trouble dysphorique prémenstruel, il y aura une prescription d’antidépresseurs, d’anxiolytiques et, parfois même, d’un agoniste de l’hormone GnRH pour empêcher la production d’hormones ovariennes.
En cas de symptômes encore plus graves chez la femme, l'ovariectomie bilatérale (chirurgie de retrait d’ovaire) peut soulager les symptômes car elle supprime les cycles menstruels.
Des applications mobiles pour suivre son cycle menstruel et les symptômes associés
Pour améliorer le suivi de la santé féminine, l’évolution technologique a permis à de nombreuses applications de suivi du cycle menstruel de voir le jour. L’objectif de ces applications est de permettre à chaque femme d’obtenir un suivi personnalisé, ainsi chaque utilisatrice est invitée à fournir des données personnelles liées à son humeur et à son ressenti physique tout au long de son cycle menstruel.
Les informations demandées sont : l’estimation de la durée des règles et du cycle, les symptômes du SPM, la date des dernières règles, sa taille, son poids, son âge, sa méthode de contraception, son type de protection et, entre autres, son type de flux.
Voici quelques exemples d’applications : Clue, Glow, Flo, Looncup, ...
Ces applications permettent de mieux connaître son cycle menstruel, de pouvoir enregistrer tous les signes indicateurs de SPM, d’être à l’écoute de son corps et de son état mental et ainsi de mieux savoir maîtriser et soulager ses symptômes.
Toutes les personnes ayant leurs règles n'ont pas une mauvaise expérience prémenstruelle, cependant le SPM est une réalité, il ne doit pas être banalisé. Il touche à la santé physique et à la santé mentale.
Sources :
Le syndrome prémenstruel, cngof.fr
Syndrome prémenstruel, msdmanuals.com
Syndrome prémenstruel : durée, causes, symptômes, sante.journaldesfemmes.fr
Le syndrome prémenstruel, c'est quoi, gynandco.fr
Comment le syndrome prémenstruel évolue avec l'âge ?, santémagazine.fr
Le syndrome prémenstruel, définition, causes et conseils, topsanté.com
Trouble dysphorique prémenstruel, dansmaculotte.com
Trouble dysphorique prémenstruel : témoignage, santémagazine.fr
Maudites hormones : témoignage, femmeactuelle.fr
6 applications pour suivre son cycle menstruel, aufeminin.com
1 commentaire
Vous aimerez aussi
Voir un psy, oui ! Mais lequel… : identifier les différents spécialistes du psychisme !
16 juil. 2024 • 8 commentaires
La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) : tout ce qu’il faut savoir !
16 juil. 2024 • 5 commentaires