SIDA-VIH : tout savoir

Le SIDA (Syndrome d’immunodéficience acquise) est une maladie contagieuse caractérisée par la détérioration progressive du système immunitaire. Le SIDA est provoqué par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).

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Définition SIDA - VIH

Qu’est-ce que le VIH?

Le VIH ou virus de l’immunodéficience humaine est un rétrovirus responsable d’une infection chronique chez l’homme évoluant vers le sida en l’absence de traitement. 

Ce virus s’attaque aux cellules du système immunitaire présentant le marqueur CD4 à leur surface, en particulier les lymphocytes T CD4, cellules essentielles du système immunitaire. 

En effet, il va coloniser ces cellules, lui permettant alors de se multiplier, de s’y accumuler (et de constituer un réservoir de virus latents) et de se diffuser dans l’organisme

Ainsi, le virus va progressivement détruire les lymphocytes T CD4 et provoquer petit à petit un affaiblissement du système immunitaire.

Le sida ou syndrome de l’immunodéficience acquise correspond au stade ultime de l’infection par le VIH, apparaissant environ 10 ans après l’infection en l’absence de traitement (durée très variable en fonction des individus).

Il existe deux types de VIH, le VIH-1, responsable de plus de 98% des infections en France et le VIH-2, moins virulent et surtout présent en Afrique de l’Ouest.

On appelle séropositive au VIH toute personne porteuse du VIH, c’est-à-dire que son sérum (composant du sang) contient des anticorps dirigés contre le VIH.

Le VIH est-il fréquent ?

En France

En France en 2018, 6200 personnes ont découvert leur séropositivité au VIH, dont 28% à un stade avancé de la maladie. Ce nombre est en baisse par rapport à 2017, après plusieurs années de stabilité. 

Parmi ces découvertes de séropositivité, 56% des cas concernent une transmission par rapports hétérosexuels et plus de 40% concernent une transmission par rapports sexuels entres hommes.

Aujourd’hui, 173 000 personnes vivent avec le VIH en France et 24 000 ne le savent pas.

Au niveau mondial

Au niveau mondial d’après l’ONUSIDA (1), en 2020 :

  • 37,7 millions de personnes vivaient avec le VIH ;
  • 1,5 millions de personnes ont été nouvellement infectées ;
  • 680 000 personnes sont décédées de maladies liées au sida ;
  • 73% des personnes vivant avec le VIH avaient accès au traitement.

Enfin, depuis le début de l’épidémie, 79,3 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 36,3 millions de personnes sont décédées de maladies liées au sida dans le monde.

Depuis 2010, on observe une diminution de 31% des nouvelles infections au VIH et une diminution de 47% des décès liés au sida dans le monde.

Les modes de transmission

La transmission du VIH s’effectue lors d’un contact étroit et non protégé avec certains liquides biologiques d’une personne infectée :

  • Le sang : transmission par voie sanguine lors d’un contact important avec du sang contaminé (partage de matériel d’injection, accident d’exposition, etc) ;
  • Le sperme et le liquide séminal chez l’homme et les sécrétions vaginales chez la femme : transmission par voie sexuelle lors de rapports vaginaux, buccaux ou anaux non protégés ;
  • Le lait maternel.

La transmission peut également se faire de la mère à l’enfant durant la grossesse, l’accouchement ou pendant l’allaitement en cas d’absence de traitement d’une mère atteinte par le VIH.

Ainsi, il n’y a aucun risque de transmission par la salive, les larmes, la sueur ou l’urine.

En France, la transmission du VIH est majoritairement sexuelle.

Le risque de transmission du virus est présent dès le stade précoce de l’infection par le VIH et durant toute la vie de la personne infectée. Cependant, grâce aux traitements actuels, le risque de transmission est considéré comme inexistant chez les personnes traitées et dont la charge virale (quantité de virus présents dans le sang) est indétectable.

Evolution du VIH dans l’organisme

Suite à l’infection par le virus et en l’absence de mise en place de traitement, le VIH évolue en plusieurs phases :

  • La primo-infection : c’est l’invasion progressive du VIH dans l’organisme jusqu’à sa colonisation complète. Cette phase apparaît généralement dans les 2 à 8 semaines suivant la contamination et est très variable d’un individu à l’autre.
    Dans 50% des cas, elle est asymptomatique, c’est-à-dire que la personne infectée n’a aucun symptôme. Cependant, dans l’autre moitié des cas, des symptômes vont apparaître, comme un syndrome pseudo-grippal la plupart du temps. Ainsi, fièvre, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires, diarrhée, ganglions gonflés et éruptions cutanées peuvent être observés. Par ailleurs, ces symptômes ne sont pas spécifiques au VIH et peuvent être retrouvés dans d’autres infections.
  • La phase asymptomatique : phase au cours de laquelle la personne infectée ne présente aucun symptôme malgré un virus toujours en développement dans l’organisme. La personne reste contagieuse. Cette phase dure plusieurs années. 
  • La phase d’accélération : le système immunitaire est affaibli, induisant une augmentation de la réplication du virus responsable d’une importante baisse des lymphocytes T CD4. Ainsi, des symptômes réapparaissent, tels que des sueurs nocturnes, une fièvre modérée mais persistante, une perte de poids, des infections de la peau, une diarrhée et de la toux.
  • La phase sida : phase observée environ 10 ans après l’infection et en l’absence de traitement (délai très variable en fonction des individus). Le système immunitaire est extrêmement affaibli et ne parvient plus à se défendre contre les maladies extérieures. C’est alors que des maladies graves vont apparaître, telles que des infections opportunistes (infections survenant lorsque le système immunitaire est déficient) dues à des bactéries, virus, champignons ou parasites qui sont habituellement peu agressifs chez les personnes dont le système immunitaire est normal, ainsi que certains cancers.

Diagnostic de l’infection par le VIH

Le diagnostic de l’infection par le VIH se fait par le biais d’un dépistage.

Le dépistage du VIH

Le dépistage précoce de l’infection par le VIH est essentiel pour permettre au patient un accès rapide au traitement. En effet, celui-ci est d’autant plus efficace qu’il est commencé tôt et permet au patient d’augmenter son espérance de vie, sa qualité de vie et de diminuer la transmissibilité du virus.

Plusieurs méthodes de dépistage existent :

Le test sanguin de 4ème génération

Ce test est réalisé en laboratoire par une prise de sang. Il s’agit d’un test ELISA de 4ème génération qui détecte simultanément les anticorps anti-VIH-1 et anti-VIH-2 ainsi que l’antigène p24 du virus.

Pour que ce test soit fiable à 100%, il doit être réalisé au moins 6 semaines après la dernière prise de risque.

Ainsi, si le résultat est négatif, la personne n’est pas infectée par le VIH, dans le cas où la dernière prise de risque date de 6 semaines ou plus.

Si le résultat est positif, un Western Blot est effectué pour confirmer le résultat. Si celui-ci est négatif, le dépistage sera renouvelé un peu plus tard.

En cas de suspicion d’une infection au VIH très fréquente (de moins de 3 semaines), la recherche directe du virus est possible.

Le TROD

Le TROD ou test rapide d’orientation diagnostique est un test unitaire réalisé avec une goutte de sang ou de la salive et donnant un résultat en 30 minutes maximum. Il permet la détection des anticorps anti-VIH-1 et anti-VIH-2.

Pour que ce test soit fiable, il doit être réalisé au moins 3 mois après la dernière prise de risque.

Si le test est négatif et que la dernière prise de risque date d’au moins 3 mois, la personne n’est pas infectée par le VIH.

Si le test est positif, le résultat doit être confirmé par un test sanguin ELISA de 4ème génération en laboratoire.

Ces tests sont réalisés par certaines associations et par des centres de dépistage.

L’ADVIH

L’ADVIH ou autotest de dépistage du VIH est un TROD vendu en pharmacie et pouvant être réalisé soi-même à l’aide d’une goutte de sang.

De la même manière que pour le TROD, pour que ce test soit fiable, il doit être réalisé au moins 3 mois après la dernière prise de risque.

Si le test est négatif et que la dernière prise de risque date d’au moins 3 mois, la personne n’est pas infectée par le VIH.

Si le test est positif, le résultat doit être confirmé par un test sanguin ELISA de 4ème génération en laboratoire.

Le dépistage : pour qui et à quelle fréquence ?

Le dépistage du VIH est fortement recommandé dans les cas suivants :

  • Suite à une prise de risque (sexuelle, sanguine ou professionnelle). Il est important de savoir que si la prise de risque date de moins de 48h, la personne doit se rendre aux urgences car il existe un traitement d’urgence permettant de réduire fortement le risque de contamination par le VIH : le Traitement Post-Exposition (TPE) ;
  • Lors d’un projet de grossesse ;
  • En cas d’interruption volontaire de grossesse (IVG) ;
  • En cas de volonté d’arrêter le préservatif ;
  • Lors de la première prescription d’une contraception ;
  • En cas de signes évocateurs d’une infection par le VIH ;
  • Lors du diagnostic d’une IST (hépatite B, hépatite C) ou d’une tuberculose ;
  • Après un viol ;
  • En cours d’incarcération.

Le dépistage du VIH est recommandé régulièrement chez certaines catégories de personnes :

  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) ;
  • Les personnes hétérosexuelles ayant eu plus d’un partenaire sexuel au cours des 12 derniers mois ;
  • Les utilisateurs de drogues injectables (UDI) ;
  • Les personnes originaires d’une zone de haute prévalence (Afrique sub-saharienne et Caraïbes) ;
  • Les personnes dont les partenaires sexuels sont infectés par le VIH.

Evaluation du stade de l’infection

Une fois que le diagnostic a été posé, des examens complémentaires sont effectués pour déterminer la gravité de l’infection.

Premièrement, la quantification de la charge virale va être effectuée, c’est-à-dire que l’on va déterminer la quantité de virus présente dans l’organisme.

Ensuite, on va mesurer le nombre de lymphocytes T CD4 dans le sang pour déterminer l’état du système immunitaire du patient. En effet, un faible taux de ces lymphocytes expose le patient à un risque élevé de développement de maladies opportunistes.

Autres examens

En cas de sérologie positive au VIH, un bilan complémentaire incluant la recherche de maladies co-existantes comme l’hépatite A, l’hépatite B, l’hépatite C, IST, maladies opportunistes et autres, sera effectué.

Enfin, avant la mise en route du traitement, un bilan du fonctionnement des principaux organes sera également réalisé.

Traitement de l’infection par le VIH

Actuellement, les traitements de l’infection par le VIH ne permettent pas d’éliminer complètement le virus de l’organisme et de guérir de la maladie.

Les traitements de l’infection par le VIH sont les antirétroviraux. Ils agissent en bloquant la multiplication du virus dans l’organisme. Leur objectif principal est d’obtenir une charge virale indétectable, c’est-à-dire inférieure au seuil de détection du laboratoire. L’absence d’activité du virus permet alors au système immunitaire de se reconstruire.

Lorsque la charge virale est indétectable, le patient est considéré comme non contaminant. Ainsi, il ne peut transmettre la maladie, à condition qu’il respecte le traitement.

Aujourd’hui, la multithérapie est le traitement de référence. Elle consiste en l’association de plusieurs antirétroviraux, généralement trois (trithérapie) et parfois 4 (quadrithérapie), pour permettre de bloquer la multiplication du virus et d’éviter l’apparition de résistances.

Il est recommandé de démarrer le traitement dès le diagnostic d’infection au VIH, quel que soit le stade de l’infection. En effet, une prise en charge précoce permet un meilleur contrôle de l’infection et permet ainsi au patient d’augmenter sa qualité et son espérance de vie. 

Par opposition, une prise en charge tardive alors que le système immunitaire est déjà déprimé ne permet pas toujours de restaurer les défenses immunitaires et ainsi le risque d’infections opportunistes chez le patient est très élevé.

Le traitement est à prendre à vie et nécessite un suivi régulier.

Si le traitement est bien suivi, le patient pourra mener une vie presque normale, travailler, avoir une vie de couple et des enfants.

Prévention contre l’infection

Actuellement, il n’existe pas de vaccin contre le VIH. Cependant, plusieurs méthodes de prévention existent et représentent un outil essentiel pour diminuer le risque de transmission du VIH :

  • Usage du préservatif féminin ou masculin : ces préservatifs permettent de se protéger du VIH ainsi que des autres IST lors des rapports sexuels. Ce sont les deux seules méthodes contraceptives protégeant du VIH.
  • Le dépistage, même régulier, pour les personnes exposées.
  • Pour les usagers de drogue, il est essentiel de n’utiliser que son matériel personnel. Le matériel ne doit pas être partagé et les seringues ne doivent être utilisées qu’une seule fois. Des trousses de prévention contenant du matériel stérile sont vendues en pharmacie et certaines associations en distribuent gratuitement.
  • La PrEP : prophylaxie pré-exposition. C’est un traitement préventif pouvant être utilisé par les personnes séronégatives pour diminuer le risque de contamination par le VIH. Il est destiné aux personnes séronégatives n’utilisant pas toujours le préservatif et qui sont particulièrement exposées au VIH.
  • Le TPE : traitement post-exposition. C’est un traitement d’urgence, à prendre idéalement dans les 4h suivants l’exposition et au maximum 48h après et permettant de réduire fortement le risque contamination par le VIH.
  • Les traitements antirétroviraux : traitement de l’infection par le VIH qui, s’ils sont bien conduits par le patient, permettent d’éliminer presque intégralement le risque de transmission du virus. Cela concerne également le risque de transmission de la mère à l’enfant lors de la grossesse et de l’accouchement. En effet, actuellement en France, grâce au traitement des femmes enceintes séropositives et grâce au suivi régulier, le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant est d’environ 0,3%. Cependant, l’allaitement n’est pas possible.

Suivi médical

Le suivi médical des patients atteints du VIH est essentiel. 

Ce suivi est réalisé par le biais de consultations régulières chez le médecin traitant et avec une équipe médicale spécialisée et permet notamment de :

  • S’assurer de l’efficacité du traitement par la mesure de la charge virale. Celle-ci doit se maintenir à un niveau indétectable.
  • S’assurer de la bonne conduite du traitement et de sa tolérance par le patient
    En effet, les traitements antirétroviraux peuvent être responsables de l’apparition d’effets indésirables à court et long terme qui doivent être surveillés. L’infection par le VIH ainsi que les traitements augmentent le risque cardio-vasculaire, qui doit être particulièrement surveillé.
  • S’assurer de l’absence de pathologies associées.

Des conseils pratiques peuvent également être apportés au patient, notamment sur la vie quotidienne avec le VIH :

  • Bien prendre son traitement pour maintenir la charge virale indétectable ;
  • Respecter les bilans sanguins et autres examens prescrits par le médecin ;
  • Bien suivre les recommandations vaccinales spécifiques aux personnes vivant avec le VIH ;
  • Consulter en cas d’apparition de symptômes inhabituels ;
  • Ne jamais prendre d’autres traitements que celui prescrit sans avis médical (risque d’interactions) ;
  • Signaler votre traitement actuel lors de consultations avec d’autres professionnels de santé ;
  • Maintenir une alimentation équilibrée ainsi qu’une activité physique régulière pour limiter le surpoids et l’obésité ;
  • L’arrêt de la consommation de tabac, alcool et drogues est essentiel ;
  • Respecter les mesures préventives (citées au dessus) permettant de limiter le risque de transmission du VIH ;
  • Ne pas hésiter à parler d’un projet de grossesse ou de reprise/arrêt de l’activité professionnelle à votre médecin pour que celui-ci puisse vous accompagner de la bonne manière.

Des structures d’accompagnement existent pour aider les patients dans leur vie quotidienne.

En conclusion, le VIH est une infection chronique causée par un virus. La transmission se fait par contact étroit et non protégé avec certains liquides biologiques d’une personne infectée tels que le sang, le sperme et le liquide séminal, les sécrétions vaginales et le lait maternel. En l’absence de traitement, l'infection évolue en plusieurs phases dont le stade ultime est le sida. Le traitement de référence est la multithérapie, permettant de bloquer la multiplication du virus. Cependant, actuellement, il n’existe aucun vaccin et les traitements ne permettent pas de guérir de la maladie. Un suivi régulier est essentiel chez les patients atteints pour surveiller l’efficacité et la tolérance du traitement ainsi que l’absence de pathologies associées. De nombreux conseils pratiques permettent au patient d’apprendre à vivre avec sa maladie et de maintenir une bonne hygiène de vie.

avatar Manon Astruc

Auteur : Manon Astruc, Etudiante en pharmacie, Rédactrice Santé

Manon est étudiante en 5ème année de pharmacie filière industrie à la faculté de Châtenay-Malabry. Chez Carenity, elle s'occupe de la rédaction des fiches maladies. Elle a une appétence particulière pour la... >> En savoir plus

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