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Tout savoir sur les troubles bipolaires !

Publié le 9 févr. 2021 • Par Candice Salomé

Les troubles bipolaires sont une forme de dépression qui se caractérise par une variation anormale de l’humeur alternant entre périodes dépressives et maniaques.

Quels sont les symptômes des troubles bipolaires ? En quoi consistent les phases dépressives et les phases maniaques ? Comment diagnostique-t-on les troubles bipolaires ? Existe-t-il différentes formes de la maladie ? Comment traite-t-on cette pathologie ?

On vous dit tout dans notre article !

Tout savoir sur les troubles bipolaires !

Troubles bipolaires, qu’est-ce que c’est ?

Les troubles bipolaires, autrefois appelés “psychose maniaco-dépressive”, font partie des troubles de l’humeur comme la dépression récurrente.
Dans sa forme la plus typique, les troubles bipolaires comportent deux phases : la phase maniaque et la phase dépressive. Entre ces deux phases, le patient retrouve un état normal (intervalle libre) alors appelé “euthymie” ou “normothymie”.

Qu’est-ce qu’une phase maniaque ?

Cette phase se définit comme un épisode d’excitation pathologique. Le patient est hyperactif, euphorique et fait de multiples projets. Il peut présenter divers troubles comportementaux, perdre toute inhibition ou encore engager des dépenses inconsidérées.

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Source : Cherry for Life Science

Les symptômes les plus communs lors d’une phase maniaque sont :

  • L’insomnie : le patient ne dort presque plus mais ne ressens aucune fatigue,
  • Les changements d’humeur : le patient connaît des moments d’euphorie intense et des moments d'irritabilité,
  • L’excitation psychique : elle se traduit par une accélération de la pensée (“tachypsychie”) et du flux de paroles ("logorrhée"). 
  • L’hypersyntonie : le contact avec les autres est familier et facile se traduisant par une capacité étonnante à détecter et à réagir aux attitudes d’autrui.
  • L’hyperactivité : l’agitation motrice est marquée. 
  • La mégalomanie : le patient rencontre des idées de grandeur et de surestimation de ses propres capacités et de son importance.

Qu’est-ce qu’une phase dépressive ?

Cette phase est le miroir de la phase maniaque. Le patient présente des signes de grande tristesse. Il est au ralenti et ne trouve plus goût à rien. Selon la gravité, il peut penser au suicide. Les formes les plus sévères sont qualifiées de “mélancoliques”.

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Source : Cherry for Life Science

Les symptômes les plus communs lors d’une phase dépressive sont :

  • La souffrance : l’état psychique est modifié par rapport au fonctionnement habituel,
  • L'humeur est triste et on constate une perte d’intérêt et de plaisir (anhédonie),
  • Un manque d’énergie et d’entrain rendant les tâches quotidiennes insurmontables,
  • Des troubles de la concentration et de la mémoire sont observés,
  • Les idées suicidaires sont fréquentes,
  • Le sommeil, l’appétit et la libido sont troublés.

Comment diagnostique-t-on les troubles bipolaires ?

Pour les patients souffrant de troubles bipolaires, un bilan de santé initial est mis en place par un psychiatre. Généralement, il travaille en collaboration avec d’autres professionnels de santé comme le médecin traitant, le médecin du travail ou le médecin de santé scolaire. 

Le bilan de santé initial répond à plusieurs objectifs :

  • Éliminer les maladies présentant des symptômes similaires au troubles bipolaires, 
  • Evaluer la gravité des troubles bipolaires,
  • Définir si certaines prises médicamenteuses auraient pu déclencher les troubles,
  • Rechercher une dépendance à l’alcool ou aux drogues.

Le psychiatre effectue donc un bilan clinique complet en interrogeant le patient et sa famille sur les symptômes et en retraçant l’historique des épisodes dépressifs et maniaques déjà survenus : fréquence, type, circonstances déclenchantes…

Certains critères entrent en faveur du diagnostic, comme :

  • la survenue d’une dépression avant 25 ans,
  • au moins 3 épisodes dépressifs,
  • la survenue d’un seul épisode maniaque,
  • des antécédents familiaux de troubles bipolaires,
  • une dépression post-partum,
  • une dépression qui ne répond pas ou mal aux antidépresseurs,
  • la survenue de crises suicidaires.

Pour 30 % des patients, les troubles bipolaires sont apparus à l’adolescence (entre 18 et 24 ans). Les hommes et les femmes sont touchés dans des proportions équivalentes. 

Le diagnostic des troubles bipolaires se fait tardivement, souvent 8 à 10 ans après le début de la maladie.

Existe-t-il différentes formes de bipolarité ?

Il existe plusieurs classifications des troubles bipolaires, la plus commune est la suivante :

  • Type I : les troubles bipolaires se caractérisent par l’alternance de phases maniaques et dépressives entrecoupées d’intervalles libres. C’est la forme typique.
  • Type II : les troubles bipolaires se caractérisent par l'alternance de phases dépressives et hypomaniaques* entrecoupées d’intervalles libres.
  • Type III : il existe en réalité deux sous-types :
  • les patients ne présentant que des épisodes maniaques ou hypomaniaques induits par des traitements antidépresseurs,
  • les patients ne présentant que des épisodes dépressifs mais associés à des antécédents familiaux de troubles bipolaires.

Ces phases ont une intensité, une durée et une fréquence qui varient d’une personne à une autre. La durée des épisodes et le temps entre les épisodes peut varier entre quelques jours à des mois voire des années.

Les phases des troubles bipolaires peuvent s'enchaîner de différentes façons :

  • Séquence classique des troubles dits de type I et II : hypomanie / manie - dépression - intervalle libre
  • Circulaire : les phases s’enchaînent sans intervalle libre.
  • Indéterminée : la périodicité est indéterminée et les enchaînements sont imprévisibles.

*L’hypomanie correspond à une forme atténuée de la manie et échappe souvent à toute prise en charge, les symptômes se limitant à une hyperactivité physique et intellectuelle et à des troubles du sommeil.

Comment se traitent les troubles bipolaires ?

En cas de troubles bipolaires, un traitement régulateur de l’humeur est prescrit au patient. Ces traitements au long cours permettent de réduire les symptômes et d'éviter les récidives.

Généralement, ces traitements sont proposés à partir du troisième épisode de troubles bipolaires. Cependant, si les premières manifestations ont eu de lourdes conséquences sociales et/ou professionnelles, ils peuvent être prescrits avant.

Il existe différentes sortes de traitements régulant l’humeur. Depuis les années 80, l’un des plus utilisés est le lithium. En cas d’intolérance à ce traitement, d’autres régulateurs peuvent être prescrits comme :

En cas de prise de lithium, le patient doit effectuer régulièrement un dosage de cette substance dans le sang (lithémie) afin d’éviter certains effets secondaires ( tremblements, somnolence, nausées, prise de poids…) induits par de trop fortes doses. Pour contrôler la bonne tolérance du traitement, le patient devra également effectuer régulièrement d’autres examens tels que : des analyses sanguines, la surveillance du cœur et de la glande thyroïde.

Afin d’éviter toute récidive, le traitement doit être pris pendant longtemps (parfois à vie). Le traitement peut cependant être arrêté quand l’humeur est parfaitement stabilisée depuis au moins deux ans. Cet arrêt doit se faire sous surveillance médicale stricte.

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avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

Candice est... >> En savoir plus

9 commentaires


avatar
Utilisateur désinscrit
le 11/02/2021

Bonjour Candice 

,pourquoi ma première dépression n est arrivée qu a 40 ans ? J ai été hyperactive avant car je devais tout gérer dans la famille ,mon travail et un jour ,tout s est écroulé  je suis de type 2 .je n ai aucun antécédent familial .


alterego
le 11/02/2021

Vaste fourre-tout que ces troubles bipolaires et marché florissant pour l'industrie pharmaceutique !

Et si derrière cette sémiologie générique de "symptômes " nous nous attachions à la richesse de la personnalité de chacune des personnes traversant des humeurs contrastées. 

Dans un monde marchant sur la tête,  des environnements déboussolés, une réalité se dématérialisant au profit du virtuel, comment maintenir une humeur stable et linéaire ?

La bipolarité ne serait-elle pas un marqueur de bonne santé mentale ?Celle d'êtres humains lucides et sensibles, engagés et passionnés, désirant donner un sens à leur vie d'une manière originale ?

Et si la reconnaissance de leur être dans l'espace d'un regard d'amour et de compréhension était la seule voie d'apaisement.....


avatar
Utilisateur désinscrit
le 11/02/2021

 Je me reconnais dans cette description  même si ma 1ere crise maniaque Je l'ai eue assez tard et mon diagnostic  à été retardé  . 


Aline09
le 12/02/2021

@alterego Bonjour,

Je pensais la même chose que toi, j'ai cessé les médocs et effectué une décompensation.

J'ai tout ravagé sur mon passage, j'ai perdu mon logement, mon fils. J'écoutais la musique à fond sans préoccuper ni des voisins, ni de mon fils. Je suis devenue agressive voire violente envers ce dernier. Je ne dormais plus, marchais durant des heures, peignais, passais d'une humeur exaltante à larmoyante, me faisais des scénarios à n'en plus finir.... Je faisais peur....

J'ai terminé à l'hp après avoir agressé le directeur du collège de mon fils. C'est le maire et le préfet qui m'ont enfermé. Pourtant je m'étais juré de ne plus y retourner.

Je suis un traitement : DEPAMIDE et risperdone. Je me suis apaisée, ne change plus d'humeur, je dors, suis active et enjouée. J'ai donc retrouvée mon fils et une maison dotée de murs en pierre d'un mètre (je pourrai écouter de la musique et danser à ma guise). Mon fils ne veut pour le moment revivre avec moi car il m'a avoué que seul, dans son lit, il repensais à mon comportement durant cette année 2019, année de folie...

La bi polarité est une vraie maladie qu'il ne faut pas prendre à la légère.

Bonne journée. 


MmeBIPBOF
le 14/02/2021

Je me suis reconnu dans le type II et appris des termes médicaux

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