Crise cardiaque / Infarctus : tout savoir

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L'infarctus du myocarde (crise cardiaque)

Définition

L’infarctus de myocarde, aussi connu sous le nom de crise cardiaque, est un accident cardiaque qui survient lors de la destruction d'une partie du muscle cardiaque (cœur), lorsque celui-ci ne reçoit plus d'oxygène. Ce manque d'oxygène se produit lorsque les artères qui irriguent le cœur sont obstruées ou quand leur diamètre diminue de manière excessive

En France, environ 80 000 individus sont touchés par un infarctus du myocarde par an, avec un âge moyen de 69 ans

Lorsque la partie du muscle cardiaque endommagée est très étendue, l'infarctus peut entraîner la mort des personnes touchées. En France, dans 10 % des cas, les patients meurent dans les heures suivant l’infarctus et, dans 15 %, ils décèdent dans l’année qui suit. 

Les causes de l’infarctus du myocarde 

Lorsque le taux de cholestérol augmente dans le sang, un dépôt graisseux se développe au niveau des parois internes des vaisseaux qu’on appelle "une plaque d’athérome". Cette plaque peut se détacher et se déplacer pour obstruer une artère du cœur. En cas de rupture de la plaque, de petites cellules sanguines se regroupent autour d’elle, formant ainsi un thrombus de sang qui bouche les artères

L'apparition de l'infarctus implique plusieurs facteurs, dont certains sont modifiables et d'autres non. Parmi les facteurs inchangés, on distingue : 

  • L'âge : l’infarctus du myocarde est plus probable chez les hommes après 50 ans, et chez les femmes après 60 ans,
  • Le sexe : lorsque les femmes sont jeunes, elles ont un risque plus faible d’avoir un infarctus du myocarde que les hommes. Dès la ménopause la différence entre les deux sexes s’amenuise,
  • Les antécédents familiaux : lorsqu’un proche de la famille est victime d’une maladie cardiovasculaire (un accident cardio vasculaire (AVC) ou un infarctus) à un âge précoce, le risque d’avoir un infarctus augmente. 

En ce qui concerne les facteurs de risques sur lesquels on peut agir, on mentionne : 

  • Le tabagisme : lorsqu’une personne fume ou est régulièrement exposée au tabac (tabagisme passif) son risque cardiovasculaire est plus important qu’une personne non exposée. En effet, le tabac réduit le diamètre des artères et diminue leur élasticité,
  • L’hypercholestérolémie : lorsqu’une personne consomme une alimentation trop grasse ou trop sucrée et ne pratique pas de sport, le taux de mauvais cholestérol dans le sang augmente et forme une plaque d’athérome. Ce phénomène est décrit comme une athérosclérose,
  • Le diabète : au fil du temps, un taux élevé du glucose dans le sang provoque l’accumulation des substances sucrées sur les parois des vaisseaux sanguins, ce qui induit leur rétrécissement. En outre, les artères ont tendance à devenir fragiles et rigides en raison de la glycation, une réaction chimique résultant de la liaison des sucres aux protéines des parois. Ce phénomène est nommé “sucrage” des cellules, 
  • Le surpoids et l’obésité : l’accumulation de graisse au niveau abdominal est un facteur de risque de l’infarctus du myocarde. Le tour de taille est estimé trop élevé s’il est supérieur ou égal à 80 cm pour une femme, et à 94 cm pour un homme
  • L’hypertension artérielle : en cas d’hypertension artérielle, la pression élevée exercée par le sang abîme les parois des artères et accélère le processus d’athérosclérose au fil du temps, 
  • La sédentarité et le manque d’activité physique : en l’absence d’activité physique, le corps perd progressivement sa capacité à maintenir un bon fonctionnement cardiovasculaire. Le taux de cholestérol et la pression artérielle peuvent augmenter. Tout cela contribue à un environnement propice à la formation de caillots sanguins et à l'accumulation de plaques d'athérome dans les artères, 
  • Des facteurs environnementaux : la pollution de l’air a été identifiée comme un facteur de risque de l’infarctus du myocarde.  

Les symptômes de l'infarctus du myocarde

Les symptômes de l’infarctus du myocarde peuvent varier entre les hommes et les femmes.

Néanmoins, une douleur d’écrasement au niveau de la poitrine est généralement décrite par les patients. Cette douleur peut irradier dans la mâchoire, le cou, le bras gauche, les épaules, voire dans toute la cage thoracique et la partie supérieure de l’abdomen. Dans certains cas, les symptômes peuvent se révéler non douloureux et les patients peuvent présenter d’autres symptômes.  

Les symptômes souvent reportés chez les hommes sont : 

  • Des nausées,
  • Des vertiges, voire un malaise avec perte de connaissance.

Les symptômes souvent décrits par les femmes sont : 

  • Une fatigue et une faiblesse généralisée inexpliquée,
  • Des troubles respiratoires,
  • Des aigreurs d’estomac (brûlures d’estomac),
  • Une anxiété,
  • Un teint très pâle,
  • Des sueurs inexpliquées. 

Dès l’apparition des symptômes évocateurs d’un infarctus, il est crucial d’appeler les secours, le facteur temps joue un rôle primordial dans la survie et la prise en charge de l’infarctus du myocarde. 

Le diagnostic de l’infarctus du myocarde 

Le diagnostic est posé par un examen clinique (apparition des symptômes), mais également par : 

  • Un électrocardiogramme (ECG) : un examen qui montre et enregistre l’activité électrique du cœur,
  • Une échographie cardiaque : une technique d’imagerie cardiaque qui permet de visualiser le mouvement du cœur, et permet d’évaluer l’ampleur de la zone touchée,
  • Une coronographie : un examen qui permet de visualiser les artères coronaires bouchées,
  • Une scintigraphie : un examen d’imagerie permettant de visualiser la qualité de l’irrigation du muscle cardiaque par les artères coronaires. 

De plus, il est possible de doser certaines enzymes cardiaques (CK-MB) et des biomarqueurs de l’infarctus du myocarde comme la troponine I, la troponine T, ou la myoglobine qui sont libérés après une destruction des cellules du cœur. 

Les conséquences de l’infarctus du myocarde 

Plus la prise en charge est tardive, plus le nombre de cellules cardiaques privées d’oxygène augmentent. Si l’ampleur de la partie du cœur touchée est très importante, l’infarctus de myocarde peut entraîner la mort de la personne touchée. 

Après la gestion de l’accident cardiaque, des complications de l’infarctus du myocarde peuvent émerger, on distingue par exemple : 

  • Un accident vasculaire cérébral (AVC) est un infarctus cérébral dû à une obstruction ou à une rupture d’une artère cérébrale provoquant la mort d’une partie du cerveau,
  • Une insuffisance cardiaque chronique est une incapacité du cœur à assurer une propulsion normale du sang dans les organes (70 % des insuffisances cardiaques chroniques sont dues à un infarctus),
  • Des récidives d’infarctus,
  • Une artériopathie oblitérante des membres inférieurs est une obstruction des artères des jambes. 

Le traitement de l’infarctus du myocarde

Le traitement d’urgence 

Une obstruction partielle 

Lors que les artères sont partiellement bouchées, et que le cœur reçoit encore de l’oxygène, des interventions telles que l’administration des anti-agrégants plaquettaires (aspirine, clopidogrel...) ou des anticoagulants (héparine, fondaparinux) peuvent être administrés en urgence. Ces médicaments ont pour objectif de freiner le grossissement du caillot qui bouche l’artère, en attendant les autres examens cliniques qui détermineront les anomalies des artères coronaires. 

Une obstruction totale 

Lorsqu’une ou plusieurs artères sont totalement bouchées, une revascularisation est primordiale afin de rétablir l'irrigation du cœur. Toutefois, le choix de la stratégie de la prise en charge dépend du temps écoulé depuis l’installation des symptômes. 

En cas de prise en charge médicale de moins de 90 à 120 minutes après l’apparition des symptômes de la crise cardiaque, une angioplastie coronarienne est possible. Cette intervention chirurgicale permet de dilater les parois de l’artère coronaire obstruée en introduisant un petit ballon gonflable via un cathéter, qui permet le rétablissement du flux sanguin. Puis un stent (un petit tube en mailles métalliques) est placé dans l’artère débouchée pour la maintenir ouverte. 

Si le patient est pris en charge plus de 90 à 120 minutes après la survenue de la crise cardiaque, la thrombolyse est recommandée. Elle consiste à administrer un traitement médicamenteux (fibrinolytique) permettant de dissoudre le caillot sanguin obstruant. Toutefois, ce traitement ne peut pas être proposé pour les personnes sous anticoagulant. L’association de ces deux traitements peut entraîner des hémorragies cérébrales, cela est aussi vrai si la personne a été opérée récemment ou si elle a des antécédents d'AVC hémorragique. 

Rarement, un pontage s’impose, ceci est possible lorsqu’une artère est rétrécie sur de longs segments ou si plusieurs artères sont atteintes. Cette technique de chirurgie cardiaque permet de contourner un vaisseau sanguin obstrué en implantant un autre vaisseau sanguin chirurgical, qui est généralement prélevé au niveau de la jambe ou de l’artère mammaire. 

Le traitement d’entretien

Une fois la situation d’urgence gérée, le médecin peut prescrire un traitement à base d’antiagrégants plaquettaires (l’aspirine, le clopidogrel, le prasugrel, le ticagrélor) qui permet de fluidifier le sang et d’éviter le risque de récidives. 

D’autres médicaments peuvent être prescrits comme : 

  • Des bétabloquants qui permettent de faire baisser la pression artérielle et de ralentir le rythme cardiaque (la fréquence et la force de contraction),  
  • Des antihypertenseurs comme les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) ou les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine 2 (ARA II) afin de contrôler la pression artérielle. D’autres médicaments de la classe des diurétiques peuvent être prescrits, 
  • Des statines qui permettent de contrôler le niveau de cholestérol dans le sang. 

Prévention de l’infarctus du myocarde 

Il est essentiel de limiter l'exposition aux facteurs de risques pour éviter les complications et les récidives d'un infarctus, en particulier : 

  • La pratique d’une activité physique fréquente. Le sport permet d’éviter l’accumulation de graisses dans l’organisme et également pour mieux s’oxygéner, 
  • L’arrêt du tabagisme
  • L’adoption d’une alimentation équilibrée, riche en fibres et allégée en sucres et en graisses, pour réduire le taux de "mauvais" cholestérol sanguin et le risque de développer un diabète de type 2. De plus, il est recommandé de réduire la quantité de sel dans les repas pour améliorer le contrôle de la pression artérielle. 
  • L’adhérence aux médicaments prescrits dans le cadre d’autres maladies concomitantes comme l’hypertension et le diabète est cruciale afin d’assurer le contrôle de ces maladies. 

avatar Balkis Ounaies

Auteur : Balkis Ounaies, Rédactrice Santé

Balkis est titulaire d’un diplôme de docteur en pharmacie et d’un mastère spécialisé en économie de la santé de l’université de Paris Cité.

Aujourd’hui, en qualité de Data Scientist chez Carenity, Balkis... >> En savoir plus

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